LE MUR DU SON : UNE FAUSSE CONNAISSANCE
On entend souvent dire que c'est en « passant le mur du son » que les avions supersoniques créent une explosion. Je lis sur le journal : « L'avion de chasse est ensuite passé en mode supersonique, ce qui a occasionné une forte détonation. »
En réalité, quand un avion vole (ou même plus généralement quand un objet se déplace) il « pousse » l'air devant lui pour se faire de la place. Cette compression de l'air se déplace et se disperse tout autour du point où elle est créée, comme le creux que provoque un caillou qui tombe sur l'eau se déplace tout autour en « faisant des ronds » sur la surface de l'eau. La compression de l'air se déplace elle, dans l'espace, à la vitesse du son. Comme l'avion avance, la compression de l'air se déplace devant lui, à une vitesse par rapport à lui qui est : vitesse du son, moins vitesse de l'avion. Quand l'avion approche de la vitesse du son, cette différence de vitesse devient de plus en plus petite, et quand l'avion atteint la vitesse du son, la compression s'accumule devant le nez de l'appareil. Elle forme une sorte de « mur d'air comprimé », d'où l'expression « mur du son ». Lorsqu'il dépasse la vitesse du son, il vole dans un air plus comprimé que l'air normal.
La compression d'air s'écoule autour du nez de l'avion. Comme la vague que produit un bateau qui avance sur l'eau s'écoule en V, la compression d'air s'écoule dans l'espace en forme de cône. Ce cône d'air comprimé avance à la vitesse de l'avion, et balaie le sol tout au long du vol de l'avion. Quand un point du sol est soumis à cet air comprimé qui se déplace, cela provoque la détonation ressentie par les tympans, et quelquefois aussi par les vitres.
La détonation provoquée par un avion supersonique est donc une détonation permanente qui balaie le sol tout au long du déplacement de l’appareil.
