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12 novembre 2022 6 12 /11 /novembre /2022 08:52

La mort n'est que celle de la conscience d'exister.

 

LA VAGUE SCELERATE


 

Le bleu profond barré de blanc

Luisait sous un vent accablant.

L'onde au bord enflait davantage

Pour battre et marteler la plage.


 

Assis et à l'abri du vent,

Il est resté longtemps devant

Le tableau, qui le fascinait,

De ces éléments déchaînés.


 

Séduit, il marche vers le bord

Et pénètre dans le décor.

Une vague pour l'accueillir

Est à ses pieds venue mourir.


 

Confiant maintenant il progresse,

Les vagues brisées le caressent,

Mais quand l'eau arrive à sa taille,

Les vagues lui livrent bataille.


 

Plongeant, léger comme une plume,

Il se faufile sous l'écume

Comme le fin toréador

Bernant le taureau le plus fort.


 

De plus en plus loin de la plage,

Il gagne peu à peu le large.

L'onde ne brisant plus il nage,

Mais contre les vagues avec rage.


 

Contre les vagues il se débat ;

Et poursuit longtemps son combat.

Mais cette lutte est monotone ;

Il s'en lasse et il abandonne.


 

Maintenant de nouveau il nage,

Mais cette fois vers le rivage.

Les vagues ne sont plus hostiles

Et leur bercement est utile.


 

Elles sont maintenant plus douces,

Elles le bercent, elles le poussent,

Elles cultivent son espoir

Et elles l'empêchent de voir...


 

Il n'a pas vu l'étrange forme,

Le monstre aqueux, la vague énorme,

Qui dans son dos le rattrapait

Pour s'en saisir et le happer.


 

Des tonnes d'eau l'ont emporté

Au fond où désorienté,

Bien trop longtemps il est resté

Sans parvenir à remonter.


 

Incapable de réflexion,

Et son instinct guidant l'action,

Il a inspiré l'eau salée,

Sa conscience s'en est allée.


 

Une conscience est effacée

Par la vague qui est passée.

Lui maintenant est l'algue au fond,

Les coquillages et les poissons.


 

Claude ANTON, 6 novembre 2022

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