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4 janvier 2016 1 04 /01 /janvier /2016 18:10

LE FRUIT DEFENDU

La genèse dit que Dieu, après avoir créé la Nature, a créé l'Homme à son image afin de lui offrir les fruits de la flore et la faune, sauf le « fruit défendu ».

Cette croyance est née à peu près aux lieu et temps où des hommes ont inventé la culture et l'élevage et ont ainsi modifié la Nature qui leur était offerte pour en profiter davantage. Ils ont ensuite poursuivi la transformation de toutes les terres qui pouvaient l'être en cultures et en pâturages, modifiant la flore et la faune originelles pour obtenir plus de biens à leur profit. Cela leur a permis de proliférer considérablement plus qu'ils auraient pu le faire s'ils avaient conservé la Nature qui leur avait été offerte.

Ainsi l'Homme, ayant fait disparaître la Nature originelle, s'en est en quelque sorte, chassé.

Mais l'Homme n'a jamais cessé d'inventer des moyens pour modifier la Nature à son avantage. Sa dernière grande invention, qui lui a permis de produire d'énormes quantités d'énergie mécanique à partir de la chaleur a marqué, il y a deux siècles, le début de la « Révolution Industrielle ». L'augmentation de la production des biens et des services a autorisé la multiplication de la population humaine par sept en deux cents ans, mais elle a aussi transformé les pâturages et les fermes familiales en élevages en batterie et en monocultures extensives, désertifié les terres au profit de mégapoles en trois dimensions, modifié la composition de l'air, acidifié les océans, et vraisemblablement amorcé une inexorable montée du niveau des mers.

Les chefs de presque toutes les nations du Monde se sont réunis à Paris et ont décidé de limiter les émissions de gaz à effet de serre pour que l'augmentation de la température moyenne du Globe ne dépasse pas 2°C. Les politiciens qui se sont ainsi engagés savent très bien qu'ils ne seront plus au pouvoir quand leur promesse devra être tenue. Peut-être que les chefs des peuplades qui ont commencé à cultiver la terre et à élever du bétail ont aussi promis que les forêts originelles et la faune qu'elles abritaient ne seraient pas dégradées, mais si c'est le cas, leur engagement est loin d'être honoré. Et d'ailleurs nous continuons, de nos jours, en Amazonie, de dénaturer la forêt originelle.

Il se peut que je me trompe, mais je pense que notre Planète n'échappera pas à l'évolution, pour ne pas dire la dégradation, provoquées par sa surexploitation, qui est elle-même nécessitée par le mode de vie du Monde Occidental qui tend d'ailleurs à se généraliser au reste de l'Humanité, ce qui est tout à fait légitime.

Pour que les émissions de gaz à effet de serre cessent, il faudrait que nous arrêtions de brûler du charbon, du pétrole et du gaz. Dans l'état actuel de nos techniques, cela signifie qu'il ne faut plus voler, ne presque plus rouler, et recharger les batteries tous les 200 km. Quant à la navigation : retour à la voile ! et pour les travaux publics et le bâtiment : retour à la pelle et à la pioche ! Bien sûr, on peut utiliser le nucléaire, comme nous le faisons en France, mais en admettant que cette source d'énergie ne soit pas contestée, elle ne peut (à l'exception des grands navires) que produire de la chaleur ou de l'électricité, et elle ne représenterait (comme actuellement en France) que 80 % de l'électricité, soit 15 % de la consommation totale d'énergie. Quant aux énergies renouvelables, si l'on excepte l'hydraulique, elles sont actuellement moins rentables que les énergies fossiles, et ne satisfont que quelques pour cent des besoins. Si on voulait couvrir toutes nos consommations actuelles par l'éolien, le solaire et le biocarburant, l'électricité coûterait plus cher, mais surtout nous dégraderions notre Planète d'une autre façon. Reste l'espoir de la fusion nucléaire, mais outre que nous ne savons pas si elle sera vraiment rentable, elle ne sera éventuellement opérationnelle que dans quelques décennies.

Il faudrait donc que dans nos pays occidentaux, nous divisions nos consommations d'énergie par, disons cinq ou sept, et que dans le Tiers Monde, même s'ils améliorent leurs conditions de vie actuelles, ce qui serait bien légitime, ils n'ambitionnent pas de vivre comme nous nous vivons actuellement.

Je pense que les responsables politiques sont informés de tout cela, mais que pour ne pas avouer leur impuissance, ils dissimulent aux peuples la réalité de la situation. Par leurs mensonges, auxquels d'ailleurs les populations sont bien heureuses de croire, ils entretiennent le mythe de la préservation de la Nature sans que changent profondément les comportements de consommation. Ces derniers ne changeront donc pas, ou trop peu, et les promesses ne seront pas tenues.

Aussi, plutôt que de s'engager à limiter les émissions de gaz à effet de serre et l'échauffement de la Planète, il vaudrait peut-être mieux accepter l'inéluctable et prendre les dispositions qui nous permettrons de nous y adapter sans trop désagréments : par exemple, prévoir d'élever des digues là où cela s'avérera nécessaire, envisager de cultiver des terres jusqu'ici gelées, mais surtout nous préparer à accompagner les migrations des populations qui ne pourront plus vivre sur leurs terre à cause des modifications que nous infligeons à la Nature par nos comportements de consommateurs boulimiques.

Nous croquons la pomme. Alors acceptons de ne ne plus vivre dans le Jardin d'Eden !

Claude ANTON janvier 2016

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22 décembre 2015 2 22 /12 /décembre /2015 06:44

PROPOSITIONS POUR NOS ELU(E)S

ou

VOEUX POUR UNE RELLE ETHIQUE POLITIQUE EN 2016

Actuellement nous entendons certains élus réagir contre le cumul des mandats .

Je trouve correct cet appel à arrêter le cumul des mandats. Mais pour moi prendre une attitude simplement pour contrer, ici le FN, ou tout autre organisme, n'est pas complètement constructif.

Je pense qu'il est, ou serait, bien plus bénéfique de prendre des positions par éthique.

Comme attitudes, et prises de positions je propose:

  • le non cumul des mandats,

  • pour une même fonction pas plus de deux mandats,

  • avoir des rémunérations non sur-élévées, et justifier toutes les dépenses liées à la fonction, ne plus avoir l'enveloppe de fonction,

  • à partir du moment où le mandat est terminé la ou le mandataire redevient un(e) citoyen(ne) lambda (soit pas de protection particulière, pas d'indemnité et toucher la part retraite seulement au moment où cette personne prend sa retraite comme tout individu),

  • diminuer le nombre de sénateurs,

  • avoir un âge limite pour les différentes fonctions d'élus (si les élu(e)s veulent continuer à être actifs elles et ils peuvent faire comme tous les citoyen(ne)s s'engager dans telle ou telle activité bénévole).

Espérance ou rêve... Est-ce que je le verrai cette attitude un jour ?...

Marie-Jeanne, le 22 12 2015

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13 décembre 2015 7 13 /12 /décembre /2015 07:04

Bonsoir mes loulous, voici quelques lignes inspirées par le non-respect d'une vieille dame qui s'appelle La France : elle a soudain perdu, sans méfiance aucune, ses enfants, exécutés par des êtres immondes... Méditez cela, c'est gratos, à bientôt les amis, je vous embrasse.
http://pierreperret.fr/…
Ma France à moi

C’est celle de 1789, une France qui se lève, celle qui conteste, qui refuse, la France qui proteste qui veut savoir, c’est la France joyeuse, curieuse et érudite, la France de Molière qui tant se battit contre l’hypocrisie, celle de La Fontaine celle de Stendhal, de Balzac, celle de Jaurès, celle de Victor Hugo et de Jules Vallès, la France de l’invention, des chercheurs, celle de Pasteur, celle de Denis Papin et de Pierre et Marie Curie, la France des lettres, celle de Chateaubriand, de Montaigne, la France de la Poésie, celle de Musset, d’Eluard, de Baudelaire, de Verlaine et celle d’ Aimé Césaire, la France qui combat tous les totalitarismes, tous les racismes, tous les intégrismes, l’obscurantisme et tout manichéisme, la France qui aime les mots, les mots doux, les mots d’amour, et aussi la liberté de dire des gros mots la France qui n’en finira jamais de détester le mot «soumission» et de choyer le mot révolte.

Oui ma France à moi c’est celle des poètes, des musiciens, celle d’Armstrong, celle de l’accordéon, celle des chansons douces, des chansons graves, des espiègles, des humoristiques, des moqueuses ou celles truffées de mots qui font rêver d’un amour que l’on n’osera jamais déclarer à celle qu’on aime.

Ma France à moi c’est celle de Picasso, de Cézanne et celle de Soulages, celle d’Ingres, celle de Rodin, la France des calembours, des «Bidochons», celle de la paillardise aussi bien que celle du «chant des partisans».

Ma France c’est celle de Daumier, celle de l’ «Assiette au beurre», du «Sapeur Camembert», celle de Chaval, celle de Cabu, de Gottlieb, de Siné, celle du «Canard», de «Fluide Glacial» et de «Charlie», drôles, insolents, libres !

Ma France, c’est aussi celle des dictées de Pivot celle de Klarsfeld et celle de Léopold Sedar Senghor, la France des «Enfants du Paradis» et des «Enfants du Veld ’hiv», celle de la mode libre, celle de la danse, des flirts et des câlins, celle de la musique douce et des rock déjantés, celle de la gourmandise, ma France à moi c’est une France capable de renvoyer dos à dos la Bible et le Coran s’il lui prend l’envie d’être athée.

Eh oui ! Ma France est une France libre, fraternelle et éternellement insoumise aux dictats de la «bienpensance».

Il n’est qu’en respectant toutes ces diversités qu’on arrive un jour à vivre la «douce France» de Trenet. Celle qui m’a toujours plu et que notre jeunesse lucide et combative fera perdurer par-delà les obscurantismes.
Figure révolutionnaire emblématique durant «La commune», le «Père Duchêne» écrivait au frontispice du journal qu’il publiait en 1793 : «La République ou la Mort !» Son journal coûtait 1 sou… mais on en avait pour son argent.

Pierre Perret

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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 06:47

Lettre à ma génération : moi je n'irai pas qu'en terrasse

20 novembre 2015 | Par sarah roubato

Salut,

On se connaît pas mais je voulais quand même t’écrire. Je suis française, je n’ai pas trente ans. Paris, c’est ma ville.

J’ai grandi dans une école internationale où on était plus de quatre-vingt nationalités. J’ai pas mal voyagé et je parle plusieurs langues. Je suis autant républicaine et transculturelle. J’ai « des origines » comme on dit maghrébines. Surtout et avant tout, je suis pisteuse de paroles et d'histoires. J'essaye de raconter un petit bout du monde, de mettre en mots les puissances endormies que tant de gens portent en eux.

J’ai toujours adoré les terrasses. La dernière fois que j’étais à Paris j’y ai passé des heures, dans les cafés des 10e 11e et 18earrondissements. À la terrasse, je m’offre le luxe d’aller nulle part. Je prends de mes nouvelles au cœur d’une ville qui ne sait pas que j’existe. Ni dehors ni dedans, je cultive l’attente au milieu du passage. Ni vraiment dans la rue, ni tout à fait quelque part, j’ai rendez-vous avec la ville entière. J'y ai écrit un livre qui s’appelle Chroniques de terrasse. Il est maintenant quelque part dans la pile de manuscrits de plusieurs maisons d’édition. Aujourd'hui j'aurais envie d'y ajouter quelques pages.

Pourtant aujourd’hui, ce n’est pas en terrasse que j’ai envie d’aller.

Depuis plusieurs jours, on m’explique que c’est la liberté, la mixité et la légèreté de cette jeunesse qui a été attaquée, et que pour résister, il faut tous aller se boire des bières en terrasse. Je ne suis pas sûre que si les attentats prévus à la Défense avaient eu lieu, on aurait lancé des groupes facebook « TOUS EN COSTAR AU PIED DES GRATTE-CIELS ! » ni qu'on aurait crié notre fierté d’être un peuple d’employés et de patrons fiers de participer au capitalisme mondial, pas toi ?

On nous raconte qu’on a été attaqués parce qu’on est le grand modèle de la liberté et de la tolérance. De quoi se gargariser et mettre un pansement avec des coeurs sur la blessure de notre crise identitaire. Sauf qu'il existe beaucoup d’autres pays et de villes où la jeunesse est mixte, libre et festive. Vas donc voir les terrasses des cafés de Berlin, d’Amsterdam, de Barcelone, de Toronto, de Shanghai, d’Istanbul, de New York !

À écouter et lire les nombreux spécialistes, il me semble qu'on a plutôt été attaqués parce que la France est une ancienne puissance coloniale du Moyen-Orient, parce que la France a bombardé certains pays en plongeant une main généreuse dans leurs ressources, parce que la France est accessible géographiquement, parce que la France est proche de la Belgique et qu’il est facile aux djihadistes belges et français de communiquer grâce à la langue, parce que la France est un terreau fertile pour recruter des djihadistes.

Oui je sais, la réalité est moins sexy que notre fantasme. Mais quand on y pense, c’est tant mieux, car si on a été attaqué pour ce qu’on est, alors on ne peut pas changer grand chose. Mais si on a été attaqué pour ce qu'on fait, alors on a des leviers d’action :

- S'engager dans la recherche pour trouver des énergies renouvelables, car quand le pétrole ne sera plus le baromètre de toute la géopolitique, le Moyen-Orient ne sera plus au centre de nos attentions. Et d'un coup le sort des Tibétains et des Congolais de RDC nous importera autant que celui des Palestiniens et des Syriens.

- S'engager pour trouver de nouveaux modèles politiques afin de ne plus déléguer les actions de nos pays à des hommes et des femmes formés en école d'administration qui décident que larguer des bombes (car parfois les bombes c'est bien il paraît), ou qu'on peut commercer avec un pays qui n'est finalement qu'un Daesh qui a réussi.

- Les journalistes ont montré que les attentats ont éveillé des vocations de policiers chez beaucoup de jeunes. Tant mieux. Mais où sont les vocations d’éducateurs, d’enseignants, d’intervenants sociaux, de ceux qui empêchent de planter la graine djihadiste dans le terreau fertile qu’est la France ? Si elles sont aussi nombreuses que les vocations policières, alors on peut se demander pourquoi les journalistes ont choisi de se focaliser dessus. Si les jeune se tournent plutôt vers les vocations policières qu'éducatrices, on peut se demander ce que cela traduit.

Si la seule réponse de la jeunesse française à ce qui deviendra une menace permanente est d’aller se boire des verres en terrasse et d'aller écouter des concerts, je ne suis pas sûre qu’on soit à la hauteur du symbole qu’on prétend être. L'attention que le monde nous porte en ce moment mériterait qu'on aille bien plus loin.

Je ne suis pas en train de te dire qu'il ne faut pas y aller, en terrasse ! Bien sûr qu'il faut y aller, comme il faut aller à la boulangerie, à la bibliothèque, au cinéma. Il faut tout simplement vivre. Parce qu'on n'a pas le choix. C'est une résistance symbolique. Mais dans toute situation de "guerre" ou en tous cas, exceptionnelle, il faut faire des choix pour être le plus efficace possible. Et dans l'imaginaire médiatique, je n'ai pas vu de mouvement "parlons-nous !" ou "aidons-nous !". Si un jour nos enfants se penchent sur cet épisode, je ne me sentirais pas fière que le symbole de cette résistance ait été l'image de moi en train de boire un verre. J'aurais préféré une main tendue, surtout une oreille qui s'ouvre.

Alors c'est peut-être un peu tôt, mais il n'est jamais trop tôt pour s'interroger. Je me demande si on ne peut pas profiter de ce besoin d'être ensemble pour redéfinir l'image que les médias projettent de ce que nous sommes, nous les jeunes. Je ne me suis pas reconnue dans le symbole médiatique de mixité, de liberté et de fête qui a été affiché dans les médias de masse. Peut-être que toi aussi, d'ailleurs. Parce que je sais bien que tu as mille visages. Que certains agissent déjà, chaque jour au quotidien, en cherchant un autre modèle de société. Ceux-là souvent n'ont pas le temps de brandir des symboles. Je sais que d'autres voudraient bien agir mais ne savent pas comment faire. Et que d'autres ne se sont pas posés la question. Ce sont bien sûr à ces deux derniers que j'écris.

Ma mixité

Que l’on soit maghrébin, français, malien, chinois, kurde, musulman, juif, athée, bi homo ou hétéro, nous sommes tous les mêmes dès lors qu'on devient de bons petits soldats du néo-libéralisme et de la surconsommation. On continue à acheter le Nutella qui détruit des milliers d’hectares de forêt et décime les populations amazoniennes, on achète le dernier iphone et on grandit un peu plus les montagnes de déchets avec les carcasses de nos anciens téléphones, on préfère les fringues pas chères teintes par des enfants du Bengladesh et de Chine, on dépense des centaines d'euros par an en maquillage testé sur les animaux et détruisent ce qu'il reste de ressources naturelles.

Ma mixité, ce sera d’aller à la rencontre de gens vraiment différents de moi. Des gens qui vivent à huit dans un deux pièces, peu importe leur origine et leur religion. Des enfants dans les hôpitaux, des détenus dans les prisons. Des vieilles femmes qui vivent seules. De ce gamin de douze ans à l'écart d'un groupe d'amis, toujours rejeté parce qu'il joue mal au foot, qui se renferme déjà sur lui-même, et qui voudrait être admiré. Des ados dans les quartiers isolés qui ne sont jamais allés voir une pièce de théâtre. Ceux qui vivent dans des petits villages reculés où il n'y a plus aucun travail. Les petits caïds de carton pâte qui s'insultent et en viennent aux mains parce que l'un n'a pas payé son cornet de frites au McDo. D'habitude quand ça arrive, qu'est-ce que tu fais ? Tu tournes la tête, tu ris, tu te rassures avec un petit "Et ben ça chauffe !" et tu retournes à ta conversation. "“Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.” disait Albert Einstein. Si tous ceux qui ont répondu à l'appel Tous en terrasse ! décidaient de consacrer quelques heures par semaine à échanger avec ces autres... il me semble que ça irait déjà mieux.

Ma liberté

Je ne vois pas en quoi faire partie du troupeau qui se rend chaque semaine aux messes festives du weekend est une marque de liberté. Ma liberté sera de prendre un autre chemin que celui qui passe par l’hyperconsommation. D’avoir un autre horizon que celui de la maison, de la voiture, des grands écrans, des vacances au soleil et du shopping.

Ma liberté sera celle de prendre le temps quand j'en ai envie, d'avoir un travail qui ne me permet pas de savoir à quoi ressemblera ma journée.

Ma liberté, c'est de savoir que lorsque je voyage dans un pays étranger je ne suis pas en train de le défigurer un peu plus. C'est vivre quelque part où le ciel a encore ses étoiles la nuit. C'est flâner dans ma ville au hasard des rues.

Ma liberté, ce sera de savoir jouir et d'être plein, tout le contraire des plaisirs de la consommation qui créent un manque et le besoin de toujours plus. Ma liberté, ce sera d'avoir essayé de m'occuper de la beauté du monde. "Pour que l'on puisse écrire à la fin de la fête que quelque chose a changé pendant que nous passions" (Claude Lemesle).

Ma fête

Ma fête ne se trouve pas dans l’industrie du spectacle. Ma fête c'est quand j'encourage les petites salles de concert, quand je mets un billet dans le chapeau du musicien qui joue pour rien, quand je vais dans les petits théâtres de campagne construits dans une grange et les associations culturelles. Passer une journée avec un vieux qui vit tout seul, c’est une fête. Offrir un samedi de babysitting gratuit à une mère qui galère toute seule avec ses enfants, c’est une fête. Organiser des rencontres entre familles des quartiers défavorisés et familles plus aisées, c'est une fête.

La fête c’est ce qui sort du quotidien. Et si mon quotidien est de la consommation bruyante et lumineuse, chaque fois que je cultiverai une parole sans écran et une activité dont le but n’est pas de consommer, je serai dans la fête.

Ne vas pas me dire que je fais le jeu des djihadistes qui disent que nous sommes des décadents capitalistes. Ils n’ont pas le monopole de la critique de l’hyper-consommation. D'ailleurs, ils boivent aux mêmes sources que les pays les plus capitalistes : le pétrole et le trafic d’armes.

Voilà. Je ne sais pas si on se croisera sur les mêmes terrasses ni dans les mêmes fêtes. Mais je voulais juste te dire que tu as le droit de te construire sur une autre image que celle que les médias te renvoient. Bien sûr qu'il faut continuer à aller en terrasse, mais qu'on ne prenne pas ce geste pour autre chose qu'une résistance symbolique qui n'aura que l'effet de nous rassurer, et sûrement pas d'impressionner les djihadistes (apparemment ils n'ont pas été très impressionnés par la marche du 11 janvier), et encore moins d'arrêter ceux qui sont en train de naître.

Ce qu’on est en train de vivre mérite que chacun se pose un instant à la terrasse de lui-même, et lève la tête pour regarder la société où il vit. Et qui sait... peut-être qu'un peu plus loin, dans un lambeau de ciel blanc accroché aux immeubles, il apercevra la société qu’il espère.

Sarah

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 15:38

Quelques remarques à propos de l'évolution du climat

  1. Ce n'est pas « d'en haut » que peut venir le changement. Ce ne sont pas les grandes conférences et les gouvernements qui changeront les modes de vie des populations. Le changement des comportements et des modes de vie ne peut venir que de ceux qui se comportent et vivent d'une manière ou d'une autre.

  2. Depuis toujours, les progrès réalisés par l'Homme lui ont permis une croissance démographique « surnaturelle », puisque l'augmentation de sa population est plus grande que l'augmentation exponentielle qui est l'augmentation vers laquelle tend, sans y parvenir, tout ce qui croît dans la nature. Mais cette croissance démographique n'a été possible que par des modifications profondes de l'équilibre de la Nature : la « Révolution Industrielle » modifie le climat, mais la « Révolution Néolithique », elle, a profondément réduit la diversité de la flore et de la faune... et continue d'ailleurs de le faire. Et de même qu'on ne peut pas abandonner l'agriculture et l'élevage pour revenir à la cueillette et à la chasse, on ne pourra pas abandonner l'énergie des moteurs pour revenir à celles du bœuf ou du cheval (Puissance d'un cheval : moins d'un kW, puissance d'une auto : environ 100 kW).

  3. Les énergies renouvelables ne constituerons jamais qu'une petite partie de la boulimie d'énergie que nécessite les modes de vie de l'Homme Occidental (Cestas, la plus grande centrale solaire d'Europe, tiendra peut-être ses promesses d'une production annuelle de 350 Gwh, mais la centrale nucléaire de Graveline produit, elle, plus de 40 000 Gwh par an).

  4. La publicité qui est faite sur les énergies renouvelables, en laissant croire qu'elles pourraient remplacer les autres sources d'énergie, n'encourage pas les populations à modifier leurs modes de vie pour moins consommer, mais les incite plutôt à continuer à consommer..

  5. Le changement climatique et les autres effets de la Révolution Industrielle ne sont actuellement imputables qu'à une faible partie de l'Humanité. Certes, les modes de vie des hommes ont toujours été différents ici ou là, mais depuis peu, n'importe qui sur Terre peut savoir comment on vit de l'autre côté de la Planète. (Nous ne sommes plus au temps de Stanley et Livingstone, mais au temps où la grand-mère de l'homme le plus influent du monde vit au cœur de la brousse africaine). Le développement des communications en temps réel informe tous les hommes des modes de vie de tous les hommes, et l'étendue qui était, du point de vue de la communication, il y a moins d'un siècle le village, est maintenant la Terre entière... et même son proche espace ! Aussi, ceux qui par nécessité ont un mode de vie économe en énergie envient et désirent la vie à l'occidentale, grosse consommatrice d'énergie. On entend dire : « Il est juste qu'ils aient le droit de vivre comme nous. » Mais il ne s'agit ni de droit ni de justice. Cela tendra fortement à se faire, c'est certain. Et cette égalisation des modes de vie ne sera limité que par l'épuisement des sources d'énergie primaire. Or dans l'état actuel de nos technologies, la ressource d'énergie primaire la plus importante est le charbon.

  6. On peut toutefois ne pas se désespérer, mais notre espoir ne peut se fonder, avec réalisme, sur l'illusion utopique de sources d'énergie vertes qui surviendraient aux besoins de l'Humanité entière vivant comme on vit en Occident. Ce que nous pouvons espérer, c'est l'avènement d'une découverte majeure, comme celle qui a déclenché notre Révolution Industrielle : la transformation de la chaleur en énergie mécanique. Cela pourrait être une découverte qui offrirait à l'Humanité une source d'énergie nouvelle, peut-être la fusion nucléaire (si l'opinion publique l'accepte), mais cela pourrait être aussi une découverte qui lui permettrait de vivre dans le confort sans que ce confort soit aussi gourmand en énergie qu'il l'est actuellement. Il n'est pas impossible que cette voie soit ouverte par, justement, la communication instantanée planétaire...

  7. Mais si nous ne voulons pas vivre dans l'utopie ou l'incertitude de l'espoir, il faudrait alors que les cent cinquante Chefs d'Etats qui se sont réunis en grande pompe fassent preuve d'honnêteté et de franchise, et qu'au lieu de paraître vouloir s'entendre pour limiter un réchauffement climatique qui semble bien inéluctable, ils se mobilisent pour, d'une part rechercher les solutions qui permettront de s'y adapter, et d'autre part qu'ils aient l'honnêteté d'informer leurs peuples de la situation réelle (Un exemple : les gens informés savent que les centrales nucléaires françaises devront fonctionner jusqu'à cinquante ans et peut-être plus, mais qui a l'honnêteté et la franchise le dire? ).

Claude ANTON octobre 2015

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2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 08:46

Pourquoi ne le dit-on pas ?

Presque tout le monde sait que l'électricité en France est produite à 75% par des centrales nucléaires. Leur puissance ne représente que les deux tiers de la puissance totale disponible, mais à cause de leur compétitivité, elles fonctionnent presque tout le temps, « en base » comme on dit, et assurent les trois quarts de la consommation.

Ces centrales ont été construites pour être exploitées pendant trente ans, mais leur durée de vie a été prolongée jusqu'à quarante ans. Si nous les arrêtons après 40 ans de fonctionnement, Fessenhiem en 2017, et les autres ensuite, en 2024, le potentiel électro-nucléaire français sera divisé par deux, et en 2039, il ne restera plus que Flamanville, environ 2% du potentiel actuel.

En ce qui concerne la production industrielle d'électricité, que ce soit charbon, fuel, gaz ou nucléaire, ou même renouvelable, rien d'important n'est prévu, excepté les deux parcs éoliens off-shore, qui ne produiront pas plus que 0,5% de la consommation actuelle. Notons d'autre part qu'il faut au mieux 10 ans pour construire une centrale.

Dans dix ans, les Français devront donc consommer environ les deux tiers de l'électricité qu'ils consomment aujourd'hui. Importerons-nous un peu de l'électricité des centrales thermiques allemandes qui nous envoient leurs fumées quand souffle le vent de Nord-Est ? Pourrons-nous investir dans l'isolement des logements neufs la moitié de ce qu'ils valent ?

Mais non ! La solution est déjà prévue, mais pas connue du grand public : les centrales nucléaires françaises seront prolongées jusqu'à 50 ans, et peut-être plus.

Mais pourquoi ne le dit-on pas ? Parce que personne, qu'il soit dans la politique, dans l'industrie électrique, ou dans les médias, n'a le courage de le dire, de peur de devenir trop impopulaire. Alors que va-t-il se passer ? Eh bien ils nous l'annonceront le plus tard possible, quand ils ne pourront plus faire autrement.

Ainsi, au lieu que la population puisse réfléchir au problème, en débattre démocratiquement, et accepter ce qui est nécessaire aussi collectivement que possible, nous verrons peut-être ceux qui sont pour et ceux qui sont contre se heurter de front, et être séparés par quelques coups de matraque.

Claude ANTON novembre 2015

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22 octobre 2015 4 22 /10 /octobre /2015 07:58

LES MIGRANTS

Combien dans le Tiers Monde menacés du trépas ?

Plus d’un milliard d’humains en quête d’un repas !

Autrefois, ils vivaient, indépendants et libres,

Leur environnement et eux en équilibre.

Maintenant la plupart vivent dans des cités,

Dans l’extrême misère et la promiscuité.

Leurs champs sont remplacés par des monocultures.

Au propre, au figuré, ils n’ont plus de culture.

Cependant ils apprennent qu’il existe des terres

Où même les plus pauvres sont loin de leur misère.

Aussi, pour aller vivre dans ces endroits bénis

Ils sont tous prêts à prendre des risques infinis.

Payant des sommes folles pour prix de leur passage,

Morts de froid dans les soutes des trains d’atterrissage,

Cachés dans des citernes, asphyxiés, manquant d’air,

Terrassés par la soif, la chaleur du désert,

Serrés sur des esquifs, noyés dans leurs naufrages,

Oh combien ont péri en tentant le passage !

Ceux qui ont réussi sont traqués, pourchassés

Et reconduits chez eux, prêts à recommencer.

Pour certains, le travail que nous ne voulons faire

Leur est rémunéré un salaire de misère

Dont ils gardent un peu pour envoyer à ceux

Qui sont restés là-bas et qui sont moins chanceux.

Ce peu qui prend l’ampleur, là-bas, d’un capital

Entretient la légende du luxe occidental

Et persuade encore de nombreux miséreux

De défier la mort pour être plus heureux.

Claude ANTON octobre 2015

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17 octobre 2015 6 17 /10 /octobre /2015 06:45

Chers chefs et cadres des Scouts et Guides de France,

Depuis des mois, des réfugiés de plus en plus nombreux tentent de rejoindre nos pays européens, venant de Syrie et d’autres pays victimes de Daech. Le retentissement médiatique met en pleine lumière ces personnes, jeunes adultes, parents, enfants et familles qui fuient des situations de guerre et d’oppression. Cet effet médiatique est probablement éphémère bien sûr, mais nous appelle tous, comme citoyens et dans la durée, à ne pas détourner le regard et à nous associer à d’autres pour agir ; il est ainsi un fragile ferment d’engagement qu’il nous faut encourager au sein de nos réseaux et plus largement autour de nous. Scouts et Guides de France, nos racines profondes nous appellent à nous engager :

- En tant que mouvement de l’Eglise catholique, nous souhaitons répondre à l’appel du Pape François qui nous rappelle à notre devoir d’hospitalité : « Face à la tragédie des dizaines de milliers de demandeurs d’asile qui fuient la mort, victimes de la guerre et de la faim et qui sont en chemin vers une espérance de vie, l’Evangile nous appelle et nous demande d’être “les prochains” des plus petits et des plus abandonnés, à leur donner une espérance concrète »

- En tant que membre des organisations internationales de scoutisme et de guidisme, nous voulons répondre collectivement aux défis du monde par l’éducation, à la construction d’une société de paix et de fraternité.

Comme responsables au sein des Scouts et Guides de France,
nous vous invitons à un double-engagement :

1. Par l’action éducative, pour faire approfondir, découvrir et expérimenter aux jeunes que c’est par la rencontre, par le changement des regards sur nos frères lointains comme ceux tout proches, que nous répondrons dans la durée aux défis d’accueil et d’intégration des migrants qui fuient leurs pays, quels que soient leurs croyances, origines… Cet engagement éducatif s’inscrit dans la durée, et dans l’espérance aussi. Au-delà de l’immédiateté, il s’agit de :

  • Informer et éduquer pour comprendre, faire évoluer les regards vers davantage de fraternité
  • Approfondir la dimension spirituelle de l’hospitalité et, dans le respect des convictions de chacun, enraciner notre action dans l’Evangile

2. Par l’accueil immédiat, pour aider des personnes en détresse à reprendre pied et répondre ainsi à l’exigence, concrète et aujourd’hui urgente, de fraternité et de l’hospitalité. Pour ouvrir très concrètement nos mains, nos foyers, nos activités, nous ne pouvons et devons pas agir seuls mais nous appuyer sur nos partenaires privilégiés compétents dans cet engagement et participer à leurs initiatives – Secours Catholique, Pastorale des Migrants, réseau Welcome, CCFD-Terre Solidaire... :

  • Agir avec l’ensemble des communautés chrétiennes, notamment les paroisses, pour proposer aux migrants l’accueil et l’hospitalité
  • S’engager aujourd’hui et demain pour favoriser et vivre des rencontres qui aideront des réfugiés à renouer des liens et nous feront tous grandir en humanité.

Dans de nombreux lieux déjà, des groupes et des unités ont commencé à répondre à ce double-appel éducatif et très concret de l’accueil de réfugiés. Les idées existent, des organisations partenaires compétentes peuvent être contactées ; les moyens notamment financiers ne doivent pas s’y opposer et nous vous demandons d’évoquer en conseil territorial les modes de solidarité financière éventuellement nécessaires (pour rendre possible l’adhésion ou les activités de jeunes adultes ou enfants qui le souhaiteraient, par exemple).

Nous mettons à votre disposition des propositions, ressources pédagogiques et liens documentaires. N’hésitez pas à nous signaler et partager aussi vos initiatives. Avec vous tous, dans les unités, groupes, territoires, équipe nationale, conseil d’administration, nous voulons ensemble souffler fort sur les braises de cet élan de solidarité, et appeler les Scouts et Guides de France à s’engager aux côtés des communautés, notamment chrétiennes, pour accueillir ces personnes migrantes et « contribuer à rendre ce monde un peu meilleur ».

Fraternellement,

au nom de toute l’équipe de direction générale,

Catherine Larrieu, déléguée générale

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5 octobre 2015 1 05 /10 /octobre /2015 07:15

Désastres orageux sur les côtes méditerranéennes

Nous ne pouvons pas accuser systématiquement les politiques des différents dégâts causés par les fortes intempéries. Nous les élisons (en votant ou en nous abstenant).

Nous sommes donc responsables de l'urbanisation à outrance, des campings sur les berges, si ce n'est dans les lits des cours d'eau desséchés par nos mauvaises gestions, par tous les déchets jetés n'importe où, par les terrains et les arbres non entretenus... Nous pouvons changer des choses en changeant nos comportements.

Nous ne pourrons pas revenir en arrière concernant l'urbanisation existante. Mais nous pouvons très certainement éviter d'accentuer les situations.

De plus il serait bien d'avoir en tête que les régions méditerranéennes ne sont pas que des coins de soleil et bains de mer tranquilles. Il y a en Méditerranée des raz de marée, la mer peut être très houleuse, les orages peuvent être très destructeurs par leurs violences...

Il y a aussi les comportements irresponsables des personnes qui ne respectent pas les consignes données lors de ces épisodes.

Le 04 10 2015

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25 septembre 2015 5 25 /09 /septembre /2015 08:47

Le Président de la République française :

"Je demande à l'Arabie saoudite de renoncer à l'exécution du jeune Ali al-Nimr au nom de ce principe essentiel que la peine de mort doit être abolie et que les exécutions doivent être empêchées", a déclaré le chef d’État français lors d'une conférence de presse à l'issue d'un Conseil européen sur les réfugiés.

Son Chef du Gouvernement :

« La France est fermement opposée à la peine de mort. Nous appelons à renoncer à l’exécution d’Ali Mohammed Al-Nimr », a déclaré Manuel Valls sur son compte Twitter.

Autant dire que ceux qui gouvernent la France ne font rien pour ce pauvre garçon. Car demander la veille de son exécution que le pays abolisse la peine de mort s'apparente à un coup d'épée dans l'eau !

La peine de mort en effet est actuellement prévue dans les textes de loi de 97 pays sur les 192 pays du globe. Et lorsqu'un pays s'oriente vers la suppression de la peine capitale, il s'écoule bien du temps avant la suppression légale de ce châtiment (En France, Robert Badinter présente le projet de loi le 17 septembre 1981, et c'est le 9 octobre 1981 que la loi est promulguée).

Mais la question qui se pose à propos de cette condamnation est moins celle du supplice que cette peine inflige au condamné et à ses proches, que celle de la raison pour laquelle ce pauvre jeune homme mérite, selon ses juges, ce supplice. Il est en effet condamné à être décapité et crucifié parce qu'il a manifesté.

Il est dommage qu'au pays réputé être « des droits de l'Homme », ceux qui le gouvernent n'aient pas demandé l'annulation de cette sentence au nom de la liberté de penser. Leur intervention aurait été plus appropriée... et sans doute plus efficace.

Claude ANTON 24 septembre 2015

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