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21 septembre 2022 3 21 /09 /septembre /2022 17:17

LA FORET


 

Elle s'est égarée dans la sombre forêt.

Et erre au hasard sans cesser d'espérer

Se repérer enfin, ou croiser un humain

Qui pourrait la guider, lui montrer son chemin.

Au début, quelquefois, un rayon lumineux

Parvenait jusqu'au sol noir, humide et spongieux.

Maintenant la lumière doit être horizontale

Car l'ombre est devenue inquiétante et totale.

Un court moment plus tard la voici dans le noir,

Commençant à sombrer dans un lourd désespoir.

Pourtant en progressant dans cette nuit hostile,

Elle aperçoit au loin une lueur subtile.

Un espoir renaissant, le péril écarté,

Elle presse le pas vers la faible clarté.

Avançant à tâtons, elle atteint la lisière,

Et dans l'ombre moins dense aperçoit la chaumière.

Elle y parvient sans peine, elle s'est arrêtée

Devant la vieille porte en bois qu'elle a heurtée,

Mais rien. Pas de réponse. Pourtant cette lueur....

Doucement, poussant l'huis... Il s'entrouvre sans heurt.

Comme l'odeur est aigre ! Comme la pièce est sombre !

La silhouette noire qui est tapie dans l'ombre,

Aux mains crochues et pâles... Sa tête de vautour

Est cernée par des mouches qui tournent tout autour.

La sorcière lui dit alors en ricanant :

« Te voici avec moi pour toujours maintenant.

Et quand sur cette Terre finira ma mission,

Tu seras là et tu prendras ma succession. »

Avant de se coucher à terre elle peut avoir

En guise de dîner, un affreux brouet noir.

Elle veille longtemps et prend la décision

De s'évader dès qu'elle en aura l'occasion.

Calmée, elle parvient enfin à s'endormir.

Réveillée par un rêve, entendant des soupirs,

Se relève et s'approche de la vieille guidée

Par des sanglots, saisit sa main ridée.

« Mais pourquoi pleures-tu ? Tu as mal quelque part ?

Je pleure parce que je pense à ton départ.

J'ai cru que tu pourrais rester ici toujours,

Mais tu repartiras dès que viendra le jour.

Moi je demeurerai seule jusqu'à ma mort,

Loin de tout et de tous, c'est mon lugubre sort.

Dors. Quand viendra le jour, je t'accompagnerai

Pour t'aider à t'enfuir de ma triste forêt. »

Un court moment après, un rayon de soleil

Lui caresse la joue, et tout n'est plus pareil :

La vieille a préparé un bol de lait fumant,

Et quand elle l'eut bu, lui dit : « C'est le moment ;

Je vais t'accompagner jusqu'à l'orée de bois,

Là où passe un chemin. De cet endroit on voit,

Pas très loin, un village que tu pourras gagner,

Et où quelqu'un sans doute pourra te renseigner.

Il faut que je repère le chemin pour pouvoir

Revenir quelquefois, sans m'égarer, te voir. »

L'autre montre sa joie dans un si clair sourire

Que la jeune ne peut s'empêcher de lui dire :

Hier tu étais sorcière, mais qui es-tu vraiment ?

Tu me parais être une fée en ce moment.

Je suis comme je suis, mais suivant la manière

De me voir, je suis fée, ou bien je suis sorcière. »


 

Claude ANTON, 20 septembre2022

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16 septembre 2022 5 16 /09 /septembre /2022 16:31

Dans la première moitié de septembre 2022, il a été souvent question en France de taxer ce qu'on a appelé les superprofits.

PROFIT ET CONSOMMATION


 

On parle de profits, et de superprofits,

On dit qu'il faut taxer les gains. C'est un défi :

Si en vendant des biens on gagne de l'argent,

C'est que pour acheter, il se trouve des gens.

Il y a toujours eu des pauvres et des riches.

Si une exploitation, une entreprise affiche

Des gains très importants, elle peut investir

Pour se diversifier, ou simplement grossir,

Mais elle peut rémunérer ses actionnaires,

Et là, tout va dépendre de ce que eux vont faire.

Ils peuvent investir dans des installations

Produisant de nouveaux biens de consommation,

Ou faire des dépenses qui ne sont pas utiles :

Caprices, gaspillages, occupations futiles.

Or de nos jours : présent prime sur avenir,

Ce qui n'incite pas les gens à investir,

Préférant satisfaire des souhaits, des désirs,

S'endettant au besoin pour combler leurs loisirs.

Aussi les profits sont beaucoup moins destructeurs,

Pour notre économie, que ces consommateurs.


 

Claude ANTON, 15 septembre 2022

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15 septembre 2022 4 15 /09 /septembre /2022 16:54

LA BARQUE ENCHANTEE


 

Ella marche tôt le matin,

Foulant le sable humide et fin,

Et la plage s'étend sans fin

Jusqu'à l'horizon incertain

Où la pâle étendue liquide

Se confond au doux ciel limpide.


 

Une barque est là sur le sable,

Qui lui dit d'une voix aimable :

« La mer est calme et il fait beau.

S'il te plaît pousse-moi dans l'eau.

Mais tu es lourde à déplacer.

Je ne pourrai pas te pousser. »

Pourtant dès le geste esquissé,

La barque se met à glisser

Sur le sable jusqu'à la berge

Où toute seule elle s'immerge.

« Eh bien embarque maintenant.

Je vais t'offrir pour tes huit ans

Une promenade sur l'eau

Avec escale sur huit îlots. »


 

La barque part et elle file !

Ella est bientôt sur une île,

Une île couverte de plantes,

Où des quantités d'oiseaux chantent,

Où bien d'autres animaux vivent,

Qui viennent la voir sur la rive.

Une guenon en liberté

La fixe avec curiosité.

Elle est debout, comme un humain,

S'approche et caresse sa main.

« C'est l'île d'avant les humains,

Mais poursuivons notre chemin. »


 

Ella embarque de nouveau

Et l'esquif va vite sur l'eau.

Puis elle descend sur le sable

D'une île tout à fait semblable

À la première visitée.

Mais celle-ci est habitée,

Et jusqu'à Ella est venue

Une fillette toute nue.

« Sur cette île habitent des gens

Qui comme toi, intelligents,

Peuvent penser et sont normaux

Mais qui comme les animaux

N'ont que ce que Nature octroie,

Ne convoitant pas d'autres proies.

Aussi sont-ils très peu nombreux,

Mais ils ne sont pas malheureux. »


 

La troisième île visitée

Etait elle aussi habitée,

Mais les humains qui y vivaient

N'étaient pas nus. Certains avaient

Des arcs, des massues et des lances

Qu'ils maniaient avec aisance.

Les animaux en avaient peur

Et ils fuyaient ces prédateurs.

Ella sourit à la fillette

Qui lui montrait sa poupée faite

En peau avec habileté.

« Ici les hommes ont inventé

L'outil permettant d'obtenir

Plus que la nature peut fournir,

Et donc les humains la dégradent,

Puis vont ailleurs : ils sont nomades.

Ces hommes sont des destructeurs,

Mais quand ils sont partis ailleurs

L'emplacement qu'ils ont quitté

Peut se refaire une santé. »


 

Ella est sur l'île suivante,

Des deux premières différente :

Des cultures artificielles

Au lieu des plantes naturelles.

Les animaux qui prospéraient

Au fond des primaires forêts,

Moins nombreux ou en extinction

Cèdent place aux populations

Qui ont transformé la nature

Pour avoir plus de nourriture,

Etre de plus en plus nombreux,

Sans être pourtant plus heureux.

« C'est une île où les hommes vivent

Dans des villages, et ils cultivent,

Et ainsi ils ont supprimé

Le Naturel à tout jamais. »


 

La cinquième île était à l'ombre

D'une profonde fumée sombre.

« L'homme y fit bien des inventions :

La roue pour la circulation,

Les fourneaux : la fabrication

Des métaux par la combustion.

Aussi les outils sont ici

Plus efficaces mais aussi,

Bien malheureusement les armes

Qui font verser beaucoup de larmes


 

La sixième île était celle

Des explosions avec lesquelles

Un seul humain était capable

De sacrifier nombreux semblables.

La poudre pour feux d'artifices

A détruit bien des édifices,

Et les bombes ont exécuté

Des innocents en quantité.

« Abandonnons ces explosions

Et leurs fatales destructions

Et allons voir la septième île,

Celle d'une vie plus facile. »


 

Arrivée sur la septième île

Ella fut étonnée : des villes,

Des voies ferrées, des trains, et toutes

Ces autos sur des autoroutes,

Et les champs cultivés immenses

Qui produisent en abondance

Tous les biens de consommation

Offerts à la population.

Comment ont-ils fait tout cela ?

Se demanda alors Ella.

La barque sait ce qu'elle pense

Et dit : « Une invention immense

A fait fonctionner les moteurs

En utilisant la chaleur,

Et cela a donné aux hommes

L'énergie facile et énorme.

Ils ont fait ces transformations,

Augmentant leur population,

Changeant leur environnement

Vite et considérablement.

Mais tout cela n'est plus de mise :

L'ère de l'énergie s'épuise.

Maintenant allons visiter

Le dernier îlot habité. »


 

Ella fut sur l'île suivante,

Très semblable à la précédente.

C'est bizarre se dit Ella :

Les humains sur cette île-là

Parlent peu aux autres humains

Et ont tous leur smartphone en main.

« Eh, vois-tu, je t'ai ramenée

Sur l'île-même où tu es née,

Car grâce aux communications,

Chaque humain peut sans exception

S'exprimer très loin. C'est facile.

La Terre est devenue une île. »


 

Ella se trouve sur la plage.

La barque sur le sable est sage.

Ella s'approche, elle la pousse.

L'esquif ne bouge pas d'un pouce.


 

Claude ANTON, 13 septembre 2022

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20 août 2022 6 20 /08 /août /2022 11:23

METAMORPHOSE


 

Il n'était pas raciste, mais tenait ces propos :

« Certes l'intelligence n'est pas couleur de peau,

Mais qui peut nier que les grandes inventions,

Notre mode de vie, la civilisation

Sont les œuvres des Blancs ? Ceux qui sont en Afrique

Ont d'autres qualités, qui sont d'ordre physique :

Les petits enfants noirs dansent avec une grâce

Qui nous prouve que c'est bien un don de la race.

Et puis dans certains sports, les Noirs sont les meilleurs.

Je ne dirais donc pas : les Blancs sont supérieurs

Et les Noirs inférieurs, mais de toute évidence,

Entre un Noir et moi blanc, grande est la différence ! »


 

Il s'est senti tout drôle quand il s'est réveillé,

La tête de travers posée sur l'oreiller.

Il n'était pas malade, mais se sentait nerveux.

Et quand il a passé sa main sur les cheveux,

Ils lui parurent bizarres. Il est allé se voir

Dans la salle de bain. Devant le grand miroir,

Là, en face de lui, un autre apparaissait :

Une image improbable qu'il voudrait effacer :

Noir, les cheveux crépus, narines épatées,

Le blanc des yeux brillant, les lèvres dilatées.

Il s'entendit crier d'une voix forte et aigre :

« Damnation ! Me voici devenu un vrai nègre ! »


 

Et pourtant, se dit-il, je suis toujours moi-même,

Avec ce que je crois et avec ce que j'aime,

Avec mes souvenirs, avec tout mon passé...

Tout ce que j'ai appris ne s'est pas effacé.

Je suis ce que je suis, mais sur une autre image

Et ce qui a changé, ce n'est que l'emballage.


 

Il raconte son rêve en ne cessant de rire,

Mais depuis ce jour-là je l'entends souvent dire :

« Ce qui entre deux hommes fait une différence,

C'est ni couleur de peau, ni le lieu de naissance,

Mais ce qu'il sait et croit grâce à son instruction,

Et surtout ce qu'il est, par son éducation. »


 

Claude ANTON, 20 août 2022

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20 août 2022 6 20 /08 /août /2022 11:22

ENZO ET LE DAUPHIN


 

S'apprêtant à plonger et s'étant mis à l'eau,

Il sentit que quelqu'un le frappait dans le dos,

Et avant de plonger, quand il s'est retourné,

Le regard d'un dauphin l'a vraiment étonné.


 

Le plongeur a compris que l'animal voulait

Lui demander de l'aide. Mais ne pouvant parler,

Il l'avait effleuré. Maintenant il nageait,

Lui montrant le chemin, et enfin il plongeait.


 

Plongeur professionnel, Enzo, l'avait suivi,

Et à plus de dix mètres, sur le fond, ce qu'il vit

Le surprit et l'émut, car un autre dauphin

Piégé dans un filet se débattait sans fin.


 

Enzo s'empressa de retourner au bateau,

Il informa sa fille et armés de couteaux,

Replongeant tous les deux jusqu'au pauvre dauphin,

Découpant le filet, le délivrèrent enfin.


 

Ils virent avec joie le dauphin libéré

Remonter en surface et enfin respirer.

C'était une femelle, qui, là, avec bonheur,

Mit bas son delphineau devant les deux plongeurs.


 

La mère et le bébé, partis rapidement,

L'autre dauphin resta près d'eux un long moment,

Et Enzo dit aussi qu'avant de les laisser,

Il a touché sa joue, comme pour l'embrasser.


 

Claude ANTON, 14 août 2022

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20 août 2022 6 20 /08 /août /2022 11:16

La Relativité prévoit qu'à une vitesse proche de celle de la lumière, les grandeurs physiques ne sont plus les mêmes. Par exemple à 298 500 km/s au lieu de 300 000, le temps passe dix fois moins vite.

 

UN VOYAGEUR DE LANGEVIN

 

C'est une histoire qui se passe

En partie dans un autre espace,

Espace où le temps, les longueurs,

Pour nous n'ont pas mêmes valeurs.

 

Tout d'abord on a cru que c'était une erreur,

Mais il fallut l'admettre. Nombre d'observateurs

Témoignaient que Alpha, l'étoile proche glissait

Sur l'écran noir du ciel. Elle se déplaçait !

 

Quelle est, et où se trouve la masse qui attire

Notre étoile voisine ? Ou plutôt doit-on dire :

Quels sont les équations, les calculs qui dévoilent

La courbure de l'espace où se situe l'étoile.

 

L'observation n'est pas, depuis la Terre, parfaite :

On subit l'influence du Soleil, des planètes.

Pour des calculs précis, il nous faudrait s'extraire

Des effets perturbants du système solaire.

 

Or il était prévu justement le voyage

D'un astronaute seul, jusque dans les parages

De Neptune la dernière planète, la huitième :

Un humain parvenant aux confins du Système.

 

Il fut choisi pour ses connaissances en physique,

Pour ses capacités dans les mathématiques,

Mais surtout parce qu'il ne voulait fréquenter

Aucun autre être humain, que même il détestait.

 

Il part, direction Mars, et il en fait le tour,

Gagnant de la vitesse. Quand il est de retour,

Il contourne la Terre, et enfin se projette

Vers le point où croiser la huitième planète.

 

« Enfin seul pensait-il, cinq ans avant le tour

De Neptune et aussi cinq ans pour le retour,

Et pendant tout ce temps et presque en permanence,

Placé en léthargie, je n'aurai pas conscience. »

 

Cependant il devra chaque mois mesurer

La route poursuivie qu'il communiquerait

À la base, à Delphine, charmante secrétaire,

Seul humain qu'il avait fréquenté sur la Terre.

 

Il a dormi un mois, ses calculs au réveil

Montrent que sa vitesse, pendant son long sommeil,

Sans apport d'énergie, est en augmentation,

Et que de plus il a changé de direction.

 

Il appelle la Terre et confie à Delphine

Qu'il pénètre un espace qui semble-t-il s'incline,

Comme si une masse, lointaine mais énorme,

Invisible pourtant, le plie et le déforme.

 

Et quelques mois plus tard, il n'y eut plus un doute

Sur le havre lointain où conduisait sa route :

Droite dans un espace courbé qui le jetait

Dans un puits noir profond : la Singularité.

 

La Singularité, que nul ne pourrait voir,

Masquée par l'horizon du singulier trou noir,

Que lui va traverser peut-être pour savoir

Enfin ce que personne ne pourra jamais voir.

 

Là dessus, il s'endort, mais quand il se réveille,

Constatant que la voûte étoilée est pareille,

Il conclut qu'il n'a pas dépassé l'horizon,

Et qu'il n'est pas entré dans la noire prison.

 

Envoyé vers Neptune pour en faire le tour,

Il a réalisé d'un trou noir le contour,

Et sa vitesse au cours de l'aventure unique

Frôla celle des ondes électromagnétiques.

 

L'énorme monstre noir ne l'a pas englouti.

Il est passé tout près, mais il est reparti.

Il continue à fuir, dans un moins courbe espace,

Et de moins en moins vite maintenant se déplace.

 

Devant lui, une étoile est juste sur sa route.

Elle est la moins lointaine. C'est le Soleil sans doute.

Quand il sera au sein du Système Solaire,

Peut-être pourra-t-il revenir sur la Terre ?

 

Mais que va-t-il trouver là-bas en arrivant ?

Depuis qu'il est parti, lui a vécu dix ans,

Dans son espace à lui. Dans celui de la Terre,

D'après ce qu'il calcule, cent ans cela peut faire !

 

Delphine a dû mourir, on ne doit plus l'attendre,

Et son atterrissage, il doit seul l'entreprendre.

Sa vitesse a chuté, il approche la Terre,

Ricoche plusieurs fois dans la haute atmosphère.

 

Survolant l'Equateur, il cherche à repérer

La Base Astronautique, ne voit que des forêts.

Bien sûr, tout a changé, mais il faut en finir.

Allez ! Il se décide enfin à atterrir.

 

Freiné par l'air plus dense, il ralentit, il chute,

Libère sa capsule, ouvre le parachute.

La chaleur, les secousses et les chocs sont inouïs.

Il n'a pas du tout peur, mais il s'évanouit.

 

Et il revient de son évanouissement

Assis, dos contre un arbre, très confortablement.

Delphine est devant lui ! C'est un miracle en somme !

Mais elle est toute nue, et lui tend une pomme.

 

Claude ANTON, 4 août 2022

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2 août 2022 2 02 /08 /août /2022 14:28

un peu de lecture pour la fin de l'été ou tout autre moment... A diffuser largement

 

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19 juillet 2022 2 19 /07 /juillet /2022 16:26

ACHETER PRODUIRE

 

Nos députés se réunissent pour garantir

Notre pouvoir d'achat, mais pas pour investir.

Or une société dans laquelle acheter

Paraît plus important que la capacité

À investir pour garantir la production,

Est une société vouée à destruction.

 

Claude ANTON, 19 juillet 2022

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11 juillet 2022 1 11 /07 /juillet /2022 07:05

AÏCHA KANDISHA


 

António le marin embarqua pour l'Afrique.

On lui avait décrit un pays magnifique.

Il ne fut pas déçu quand approchant du port,

S'offrit à son regard la belle Mogador.


 

António le marin ayant mis pied à terre,

Dans une rue déserte croisa une berbère.

Jeune et sans aucun voile, la silhouette fine

Ondulait dans sa marche. Une beauté divine !


 

Le sourire engageant, vers lui elle avança.

Fou d'amour il voulut l'enlacer, l'embrassa,

S'écroula aussitôt à terre sans dire amen,

Le couteau d'Aïcha planté dans l'abdomen.


 

Aïcha Kandisha ayant commis le crime,

Avant de mettre à mort sa prochaine victime,

Se terrait solitaire dans son palais magique

Caché dans un abysse au fond de l'Atlantique.


 

Cette Aïcha mythique, qui fut imaginée

Dans les populations qui était dominées

Par les Portugais de la colonisation,

Leur permit de rêver à leur libération.


 

Ce personnage est la matérialisation

Des pensées de ceux qui, sous la domination,

Le joug, l'exploitation de nations suzeraines,

Rêvent d'assassinats inspirés par la haine.


 

Claude ANTON, 10 juin 2022

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29 juin 2022 3 29 /06 /juin /2022 06:48

Au septième siècle, le premier siècle de l'ère musulmane, le Chef arabe Okba ibn Nafi conduisit son armée jusqu'en Afrique du Nord, où elle se heurta à celle des Berbères. Le chef berbère le plus célèbre était (comme je dois l'écrire de nos jours) une cheffe : la Reine Dihya, que les Arabes appelèrent Kahina (devineresse). Le Président Bouteflika a inauguré en 2003 une statue de Kahina qui a été incendiée volontairement le 12 avril 2016.

 

OKBA et DIHYA

 

Comme les grands voiliers fendant les eaux des mers,

Les chameaux des Arabes traversaient le désert

Pour apporter à tous tous les produites précieux

Qu'on consommait ici mais venaient d'autres cieux.

 

Les Arabes autrefois priaient et adoraient

Des statues à La Mecque. Mahomet, inspiré

Par les deux religions priant un Dieu unique

Créa vers l'an six cents la Croyance Islamique.

 

Les Arabes, animés par leur foi fanatique,

Mais surtout mus par des raisons économiques,

Lancèrent leurs armées sur les terres étrangères.

Celle d'Okba parvint jusqu'au Pays Berbère.

 

Conquérir le Maghreb n'a pas été facile :

Les Berbères se sont montrés vraiment hostiles

À ces envahisseurs, qui gagnèrent pourtant

L'Océan Atlantique en assez peu de temps.

 

Et quand Okba se trouve devant la mer immense,

Chevauchant sa monture dans les flots il avance,

Prend Allah à témoin qu'il a conquis la Terre,

Et repart, traversant le pays des berbères.

 

Mais les tribus berbères des régions montagneuses

Entrent en rébellion, fières et belliqueuses,

Mobilisent une armée commandée par Dihya,

Reine que les Arabes appelaient Kahina.

 

Ils l'appelaient ainsi car Kahina veut dire

''La femme qui devine, celle qui peut prédire''.

Ainsi tout comme en France, dans le pays berbère,

Une femme héroïque fut traitée de sorcière.

 

Dihya se révéla redoutable guerrière,

Assassina Okba, fédéra les Berbères,

Combattit les Arabes, et au bout du chemin

Périt en combattant, les armes à la main.

 

On n'a pas condamné Kahina au Bûcher

Comme notre Pucelle. Sa mort l'eut empêché.

En l'an 2003 se dressa sa statue

À Baghaï qui dans les Aurès se situe.

 

Mais qui est le Cauchon qui brûla l'effigie

De la reine berbère qui pouvait par magie

Combattre les Arabes et qui d'après leurs dires

Etait aussi capable de deviner, prédire ?

 

Claude ANTON, 26 juin 2022

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