Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 mars 2023 5 24 /03 /mars /2023 15:20

Je manifeste...

Je manifeste à ma façon.

Je ne suis pas dans la rue, je n'ai pas de pancarte, de banderole, de ballon gonflable et gonflé, je n'ai pas utilisé de transport en commun, ni ma voiture ou un bus organisé par tel ou tel groupe pour aller manifester...

Non rien de tout cela.

Mais je manifeste en écrivant.

Oui je vais essayer d'écrire ma manifestation.

Notre société va mal, c'est pour moi une évidence.

Chacune et chacun veut pouvoir profiter de tout ce que la société propose et met à disposition, mais sans prendre réellement conscience de la soumission dans laquelle ce "tout" met en esclavage.

Aucune prise de conscience du niveau de compétences qui permet de développer notre enseignement actuel. Le principal est de dire qu'on a le BAC ou tel ou tel autre diplôme supérieur. Le contenu ? Quelle importance ! Et pourtant quelle différence avec les niveaux d'avant les années 70 ! Merci la "révolution" de mai 68 !

A cette époque là pourtant la société était entrain de bouger, de changer... Même l'Eglise catholique bougeait avec les réformes amenées par le Concile Vatican 2 ! Où sont passées toutes ces avancées.

Nous croyons être en ouverture parce que notre communication, par les médias et internet est devenue planétaire. Mais nous sommes enfermés, plus qu'avant, dans notre nombril et notre propre bien être. La jeunesse a plus de possibilité de faire des études. Tant mieux ! Mais que demande-t-elle ? D'être sûre d'avoir une bonne retraite (alors qu'elle n'a même pas commencé à travailler), à pouvoir voyager, à pouvoir aller au café, au restaurant, "en boîte", avoir une voiture et j'en passe...

Notre jeunesse est ce que nous en avons fait, nous les adultes depuis les années 70 !!! Honte à nous ! Et grande tristesse pour elle !!

Au cours des générations des jeunes ont su relever des défis, se prendre en main et avancer...

Alors aux jeunes d'aujourd'hui, et surtout à celles et ceux qui ont la chance de faire des études : foncez, étudiez et bougez... les grèves ne vous rempliront, ni l'esprit, ni l'estomac !!!

Jeunes devenaient des bâtisseurs !

Je ne suis pas anti-grève ! Mais pas n'importe quelles grèves ! Construire est bien plus enrichissant humainement que détruire !

Je ne suis pas anti-grève.

Marie-Jeanne Anton-Perret

23 03 2023

 

Partager cet article
Repost0
24 mars 2023 5 24 /03 /mars /2023 08:22

Questionnement et réflexion

 

Réforme des retraites sujet du jour depuis de nombreux mois et je dirai même d'années...

Je ne rentrerai pas dans les méandres des détails car il est évident que des points sont à reconsidérer, à modeler, modifier.

J'aborde simplement des situations récurrentes chaque fois qu'il y a des manifestations, des grèves...

Les discussions, les interviewes, tournent quasiment toujours, autour des syndicalistes qui sont salariés pour tel ou tel syndicat et qui ne sont plus sur le terrain des emplois divers et variés depuis des années. Comment peuvent-ils parler travail et emplois dans toute leur diversité, dans ces conditions ? Quels salaires ? Quels avantages à côté pour honorer leur mandat ? Personne n'y fait référence...

La question des régimes spéciaux est citée, survolée, jute pour dire que les bénéficiaires s'y opposent. Mais aucun journaliste, aucun média, ne prend le risque, car il s'agit bien d'un risque pour les personnes qui oseraient le faire, de dérouler, d'expliquer réellement en quoi consiste ces régimes spéciaux.

Peut-être que certains manifestants non concernés par ces régimes réfléchiraient à deux fois avant de se lancer dans des manifestations qui leur font perdre de l'argent même si tous ces avantagés nous disent qu'ils font grève pour défendre les causes de ceux qui sont moins avantagés ! (mais ils se gardent bien de dérouler leurs avantages).

 

Le 08 février 2023

Marie-Jeanne Anton-Perret

Partager cet article
Repost0
24 mars 2023 5 24 /03 /mars /2023 08:20

 

Après les motions de censure

 

Au fil des années et des diverses élections, locales ou nationales, nous voyons diminuer le pourcentage des électrices et électeurs se déplaçaient pour aller mettre un bulletin de vote dans une urne. Il va de soi que les élu(e)s deviennent de ce fait de moins en moins légitimes puisque élu(e)s avec de moins en moins de voix même si elles et ils ont obtenu la majorité.

Mais comment peut-on manifester et faire grève, et entraîner d'autres à suivre, alors que l'on ne s'est pas exprimé(e) lors d'élections légales?

Certaines et certains politiciens et ou dirigeants syndicaux (que j'ose aujourd'hui appeler publiquement GOUROUS) appellent à des votes citoyens, avec des referendums d'initiative citoyenne. Utopie de plus: les citoyen(ne)s ne se déplacent pas pour voter!!!...

Autre réflexion: lorsque nous voyons la complexité des textes de droit je me demande comment font les élus syndicaux pour tout connaître et se présenter comme des experts de la LOI?

Comment des "gamins", et l'expression n'est pas péjorative de ma part, peuvent-ils manifester concernant des sujets aussi graves et complexes, alors que pour nombre d'entre eux ne savent même pas écrire en français correct (ce qui n'est pas obligatoirement de leur faute mais celle des programmes actuels qu'applique l'éducation nationale)? Il leur serait bien plus profitable de suivre régulièrement leur cours.

Je ne soutiens pas pour autant le gouvernement mais je ne soutiens pas, et même désapprouvent, les meneurs de désordre et de destruction, de violence même non organisée, que nous infligent des personnes qui ont besoin de mettre en avant leurs égos.

 


Marie-Jeanne Anton-Perret

21 03 2023

Partager cet article
Repost0
24 mars 2023 5 24 /03 /mars /2023 08:18
Quel sera le journaliste qui osera poser la question à un grand nombre de manifestants s'ils sont allés voter, que ce soit aux présidentielles ou aux législatives, comme aux municipales ?
Peu d'entre les élu(e)s sont vraiment légitimes vu le peu d'électeurs qui se sont déplacés.
Marie-Jeanne Anton-Perret 
 
23 03 2023
 
 
Partager cet article
Repost0
23 mars 2023 4 23 /03 /mars /2023 18:51

L'avenir est imprévisible, mais si on ne le prévoit pas, on court à la catastrophe.

Résumé du texte ci-après :

L'Homme est la seule espèce vivante qui, au lieu de comporter un nombre stable d'individus, nombre équilibré par l'écologie, voit sa démographie augmenter plus que l'augmentation normale.

Cela est possible parce qu'il augmente ses moyens d'existence en aménageant à son profit le milieu naturel. Au cours des deux derniers siècles, cette augmentation a été particulièrement rapide, mais elle s'épuise. La croissance économique s'atténue, ce qui est difficile à supporter. Et pour la première fois dans l'histoire, l'Humanité entière peut communiquer en temps réel, et les populations les plus pauvres savent maintenant, et acceptent mal que d'autres puissent vivre beaucoup plus confortablement.

Pour éviter que les décennies à venir soient trop pénibles à vivre, il conviendrait de tirer les conséquences de l'inévitable atténuation de la croissance, et de la nécessité d'un rééquilibrage des modes de vie entre les peuples.

Notre temps

L'équilibre écologique :

Les espèces vivantes... meurent. Mais avant de mourir, elles se reproduisent, le plus souvent à l'identique. Et le taux de leur reproduction est forcément supérieur à un, car sinon leur nombre diminue progressivement dans le temps, jusqu'à ce que finalement elles disparaissent. Donc chaque espèce vivante tend à se reproduire avec un taux supérieur à un. Ainsi, si on met un couple de lapins dans un champ, et si au bout d'un an, on a 10 lapins, le taux de reproduction annuel est 10 divisé par deux, c'est à dire 5. Au bout de deux ans, on aura les 10 lapins de la première année multiplié par 5, c'est à dire 50, et au bout de 3 ans 250, etc. C'est cette augmentation à taux constant que l'on appelle en mathématiques « exponentielle ».

Mais cela ne peut pas continuer indéfiniment, car les lapins mangent de l'herbe, et l'herbe est limitée dans le champ. Il arrive un moment où le nombre de lapins est forcément limité par la capacité du champ à leur donner à manger. Il s'établit un équilibre entre le nombre des lapins et de l'herbe qui les nourrit. Cette image simpliste illustre ce qu'on appelle l'équilibre écologique, qui est bien sûr quelque chose de plus complexe, car l'herbe a besoin d'eau, de lumière, de terrain fertile, etc.

Le propre de l'Homme :

L'espèce humaine se caractérise par la propriété originale de se développer plus vite que l'exponentielle, qui est le développement à taux constant. En effet :

La population mondiale était en 1800 : 1 milliard, et en 2000 : 7 milliards. Donc une multiplication par 7 en 200 ans. Si l'augmentation de la population était exponentielle, elle était en 1600 : 1 milliard divisé par 7, et en 1400 le nombre trouvé divisé par 7, etc. Faites les opérations. Vous allez trouver que l'homo sapiens est apparu sur Terre 200 ans avant Jésus Christ. Ce résultat stupide montre que l'augmentation de la population humaine ces deux derniers siècles a été plus forte que l'augmentation dans les siècles précédents

Le propre de l'Homme est de pouvoir augmenter plus vite que l'augmentation normale, qui est l'augmentation exponentielle, à taux constant.

Cause de ce développement explosif :

Au début du dix-neuvième siècle, les hommes ont commencé à convertir la chaleur en énergie mécanique (machines à vapeur). Cela a mis à leur disposition des quantités d'énergie considérables. Quand l'énergie fournie par le cheval a été remplacée par les centaines puis les milliers de chevaux des machines à vapeur, des moteurs, des turbines, les manu-factures ont été remplacées par les usines. La production des biens de consommation a augmenté. L'agriculture a été plus lente à se mécaniser, mais le tracteur a aussi remplacé le cheval. Sur les mers, la vapeur a remplacé la voile. Les transports sont devenus plus rapides et plus sûrs. Les pays exotiques ont pu être davantage exploités. Eux aussi ont profité d'une augmentation des biens de consommation et de soins médicaux, et le nombre de leurs habitants aussi a augmenté.

La « Révolution Industrielle », générant ce qu'on a appelé le progrès, a conduit à une augmentation explosive de la population humaine.

Cela s'est déjà produit d'autres fois : on estime que l'invention des outils et des armes a permis aux humains de passer d'environ six cents mille à six millions, et celle de l'agriculture - élevage, la « Révolution Néolithique », de passer à environ quatre-vint millions.

Conséquence sur le milieu naturel :

Quand une chose augmente, elle ne peut pas augmenter à partir de rien. Quand une chose augmente, ce ne peut être qu'en prenant quelque part de quoi augmenter. Quand les hommes se sont mis à cultiver, ils ont augmenté ce qu'ils pouvaient consommer et ont pu ainsi eux-mêmes augmenter en nombre. Mais ils ont supprimé le milieu naturel primaire et la faune qui y vivait. La ''révolution industrielle'' des deux derniers siècles a profondément modifié le milieu naturel, changé le climat, enrichi l'atmosphère et les mers en CO2, ce qui aboutira vraisemblablement à la montée des eaux...

La fin de l'énergie facile :

Les grandes inventions qui font que les hommes deviennent plus nombreux que la nature le permettrait, et qui, pour que cela soit possible, transforment le milieu naturel, ont un effet qui n'est pas éternel.

Supposition : des humains, isolés sur une île, vivent comme au paléolithique, sans cultiver. Leur nombre est limité par ce qu'ils trouvent à manger sur l'île. S'ils inventent la culture, ils ont plus de nourriture et leur nombre peut augmenter. Mais quand toute l'île est couverte de cultures, ils ne peuvent plus augmenter et leur nombre se stabilise de nouveau. Comme sur cette île théorique, la révolution néolithique a transformé sur presque toute la Planète le milieu naturel. Le phénomène fut très lent, et il se poursuit de nos jours en Amazonie et en au cœur de l'Afrique. La révolution industrielle elle, a été très rapide, mais comme la révolution néolithique, elle aussi, en cette première moitié du 21ème siècle, touche à sa fin. Les combustibles fossiles, qui dégradent le climat, s'épuisent et sont de plus en plus difficiles à extraire, et donc plus chers. Quant aux énergies renouvelables, elles sont encore plus chères. Prenons l'exemple de l'hydrogène vert. C'est :

1 - Production d'électricité par l'éolien. Comme le vent ne souffle pas toujours quand on s'éclaire :

2 - Fabrication d'hydrogène par une partie de cette énergie électrique.

3 - Stockage de cet hydrogène.

4 - Production d'électricité quand on en a besoin par des piles à combustible.

Mais :

1 Tout le monde sait que, pour que les parcs éoliens soient rentables, il fallait en France leur acheter leur électricité plus cher que celle produite par les moyens classiques.

2 et 4 Le rendement des électrolyseurs qui produisent l'hydrogène est de 70 %, et celui des piles à combustible 50%, et donc le rendement final d'une partie de l'énergie d'origine éolienne sera 35%.

3 Le stockage de l'hydrogène n'est pas gratuit, et il est très délicat, car les 3 façons sont :

a) Gazeux sous pression, dans des récipients lourds, chers et encombrants, conservant peu d'énergie.

b) Liquide, sous pression atmosphérique, à 253°C, s'évaporant en permanence, dans des récipients très calorifugés, encombrants et coûteux.

c) Dans des hydrures, mais on ne possède pas encore cette technologie, qui est incertaine.

Donc hydrogène vert, oui, mais hydrogène cher.

Fin de la croissance :

L'obtention facile de quantités d'énergie considérables, qui a provoqué la croissance de la quantité des biens et la croissance de notre Humanité s'épuise. Le taux d'augmentation de la population humaine est toujours supérieur à un, mais il diminue : la population humaine augmente, mais son augmentation est de moins en moins forte dans le temps, et certains démographes estiment que, avant la fin de notre siècle, le nombre des humains diminuera. Tout semble indiquer qu'après deux siècles d'une croissance explosive, à la fois économique et démographique, nous nous orientons vers un palier.

Il n'est pas impossible qu'une autre grande invention inverse ce phénomène. Par exemple, pour obtenir de l'énergie, on travaille sur la fusion contrôlée de l'hydrogène, la domestication de la bombe H. Cela paraît possible, mais on n'est pas sûr que ce sera rentable. D'ailleurs la prochaine grande invention ne sera peut-être pas dans le domaine de l'énergie. Mais une relance de la croissance n'est pas du tout assurée, et il est impossible de prévoir le prochain éventuel progrès de l'Humanité.

Nécessité de la sobriété :

La fin de l'augmentation de la production contraint à moins consommer. Mais la consommation est quelque chose de très satisfaisant. La consommation nous donne l'impression d'être supérieur. Elle semble nous donner un pouvoir, le pouvoir d'acheter. Et on considère le pouvoir d'achat comme nécessaire. Malheureusement, la fin de la croissance ronge ce pouvoir d'achat et devrait nous conduire à vivre plus sobrement : moins de plaisirs, moins de loisirs, ne rien gaspiller... Mais cela ne nous convient pas. Nous répugnons à changer nos modes de vie et consommer moins. Alors, depuis peu, nous avons inventé les concepts du développement durable et de l'économie circulaire.

En ce qui concerne le développement durable, j'en ai cherché la signification, et j'ai trouvé la définition de « durable », mais pas celle de « développement ». Or qu'est-ce que le développement, si ce n'est l'augmentation, c'est à dire l'augmentation des productions et des consommations. Et comment augmenter ce que l'on consomme à partir de rien ?

Nous pensons trouver une réponse dans l'économie circulaire.

Définition par le Gouvernement (30 janvier 2023) de « Economie circulaire » :

« L’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Il s’agit de passer d’une société du tout jetable à un modèle économique plus circulaire. »

La première phrase contient un paradoxe : entre « durable » et « limitant » car ''durable'' signifie : sans aucune modification, et « limitant » signifie que l'on accepte tout de même certains gaspillages et productions de déchets. D'ailleurs ce que l'on appelle économie circulaire s'est déjà fait depuis longtemps. On appelait cela « valorisation des déchets ». Je me souviens avoir entendu dire avant la deuxième guerre mondiale que les crèmes de gruyère étaient fabriquées avec des fromages non commercialisables. En fait, l'économie dite « circulaire » consiste à utiliser les déchets de la production de A pour produire du B. Mais fatalement, B a moins de valeur que A. De sorte que, au lieu de dire « économie circulaire » il vaudrait mieux dire « économie hélicoïdale » D'ailleurs ce que nous dit la définition, c'est une économie « plus » circulaire.

Le mécontentement :

Les populations des pays que l'on dit développés, du monde occidental, on pris l'habitude, surtout à partir de la fin de la deuxième guerre mondiale, de vivre très confortablement, de ne plus « économiser » et de consommer plus que de besoin. Or le palier de la croissance économique que nous abordons au début du 21ème siècle permet de moins en moins ce mode de vie. Cela génère un mécontentement. Mais ce mécontentement n'exprime pas sa cause réelle, car alors il nous faudrait admettre qu'il faut vivre d'une façon qui paraît moins confortable. Ainsi, en France, les manifestations des gilets jaunes, en octobre 2018, ont pris pour prétexte l'augmentation des prix des carburants. Or cette augmentation des prix des carburants est bien plus forte au début de 2023, mais ce n'est pas l'objet des manifestations : la cause exprimée est tout d'abord une réforme des régimes de retraite que les spécialistes estiment nécessaire depuis des décennies, puis se reporte sur l'utilisation par le Gouvernement d'une disposition constitutionnelle qui a déjà été utilisée une centaine de fois depuis 1958 !

Le déséquilibre économique mondial :

Le confort de vie du monde occidental n'a pas été possible seulement par l'accession à l'énergie facile, mais aussi par l'exploitation des pays exotiques, ce que l'on a appelé la colonisation. Le milieu du 20ème siècle a vécu la décolonisation, mais pas la cessation de l'exploitation des anciennes colonies, car le monde occidental et même les pays émergents continuent à exploiter les ressources matérielles et humaines des pays pauvres, et donc de les paupériser d'autant plus. Il faut bien aussi admettre que ces pays s'appauvrissent aussi à cause du changement climatique provoqué par le monde occidental. Les disparités de modes de vie ont toujours existé, mais le monde moderne est celui de la communication mondiale en temps réel : les pauvres ne peuvent plus ignorer les riches. Cela a pour effet un flux migratoire du Sud vers le Nord, qui est mal accepté, et amplifie le déséquilibre, car les migrants sont la partie la plus dynamique de ces pays.

Le déséquilibre économique entre le monde occidental et le tiers monde, qui génère une migration qui s'amplifie au cours des ans, génère aussi un mécontentement légitime qui risque de générer lui-même haine et violence, haine et violence qui s'expriment peut-être déjà en prenant le prétexte de la religion, comme souvent autrefois.

La nécessaire prise de conscience :

Si le monde occidental et même le tiers monde ne prennent pas clairement conscience que, d'une part l'essor économique des deux derniers siècles s'atténue et disparaîtra peut-être, que d'autre part cet essor économique a trop rapidement modifié le milieu naturel, et que enfin le monde moderne ne peut s’accommoder d'une trop grande disparité entre les populations du globe, le 21ème siècle risque d'être celui de la violence.

Partager cet article
Repost0
23 mars 2023 4 23 /03 /mars /2023 18:39

L'avenir est imprévisible, mais si on ne le prévoit pas, on court à la catastrophe.

Résumé du texte ci-après :

L'Homme est la seule espèce vivante qui, au lieu de comporter un nombre stable d'individus, nombre équilibré par l'écologie, voit sa démographie augmenter plus que l'augmentation normale.

Cela est possible parce qu'il augmente ses moyens d'existence en aménageant à son profit le milieu naturel. Au cours des deux derniers siècles, cette augmentation a été particulièrement rapide, mais elle s'épuise. La croissance économique s'atténue, ce qui est difficile à supporter. Et pour la première fois dans l'histoire, l'Humanité entière peut communiquer en temps réel, et les populations les plus pauvres savent maintenant, et acceptent mal que d'autres puissent vivre beaucoup plus confortablement.

Pour éviter que les décennies à venir soient trop pénibles à vivre, il conviendrait de tirer les conséquences de l'inévitable atténuation de la croissance, et de la nécessité d'un rééquilibrage des modes de vie entre les peuples.

Notre temps

L'équilibre écologique :

Les espèces vivantes... meurent. Mais avant de mourir, elles se reproduisent, le plus souvent à l'identique. Et le taux de leur reproduction est forcément supérieur à un, car sinon leur nombre diminue progressivement dans le temps, jusqu'à ce que finalement elles disparaissent. Donc chaque espèce vivante tend à se reproduire avec un taux supérieur à un. Ainsi, si on met un couple de lapins dans un champ, et si au bout d'un an, on a 10 lapins, le taux de reproduction annuel est 10 divisé par deux, c'est à dire 5. Au bout de deux ans, on aura les 10 lapins de la première année multiplié par 5, c'est à dire 50, et au bout de 3 ans 250, etc. C'est cette augmentation à taux constant que l'on appelle en mathématiques « exponentielle ».

Mais cela ne peut pas continuer indéfiniment, car les lapins mangent de l'herbe, et l'herbe est limitée dans le champ. Il arrive un moment où le nombre de lapins est forcément limité par la capacité du champ à leur donner à manger. Il s'établit un équilibre entre le nombre des lapins et de l'herbe qui les nourrit. Cette image simpliste illustre ce qu'on appelle l'équilibre écologique, qui est bien sûr quelque chose de plus complexe, car l'herbe a besoin d'eau, de lumière, de terrain fertile, etc.

Le propre de l'Homme :

L'espèce humaine se caractérise par la propriété originale de se développer plus vite que l'exponentielle, qui est le développement à taux constant. En effet :

La population mondiale était en 1800 : 1 milliard, et en 2000 : 7 milliards. Donc une multiplication par 7 en 200 ans. Si l'augmentation de la population était exponentielle, elle était en 1600 : 1 milliard divisé par 7, et en 1400 le nombre trouvé divisé par 7, etc. Faites les opérations. Vous allez trouver que l'homo sapiens est apparu sur Terre 200 ans avant Jésus Christ. Ce résultat stupide montre que l'augmentation de la population humaine ces deux derniers siècles a été plus forte que l'augmentation dans les siècles précédents

Le propre de l'Homme est de pouvoir augmenter plus vite que l'augmentation normale, qui est l'augmentation exponentielle, à taux constant.

Cause de ce développement explosif :

Au début du dix-neuvième siècle, les hommes ont commencé à convertir la chaleur en énergie mécanique (machines à vapeur). Cela a mis à leur disposition des quantités d'énergie considérables. Quand l'énergie fournie par le cheval a été remplacée par les centaines puis les milliers de chevaux des machines à vapeur, des moteurs, des turbines, les manu-factures ont été remplacées par les usines. La production des biens de consommation a augmenté. L'agriculture a été plus lente à se mécaniser, mais le tracteur a aussi remplacé le cheval. Sur les mers, la vapeur a remplacé la voile. Les transports sont devenus plus rapides et plus sûrs. Les pays exotiques ont pu être davantage exploités. Eux aussi ont profité d'une augmentation des biens de consommation et de soins médicaux, et le nombre de leurs habitants aussi a augmenté.

La « Révolution Industrielle », générant ce qu'on a appelé le progrès, a conduit à une augmentation explosive de la population humaine.

Cela s'est déjà produit d'autres fois : on estime que l'invention des outils et des armes a permis aux humains de passer d'environ six cents mille à six millions, et celle de l'agriculture - élevage, la « Révolution Néolithique », de passer à environ quatre-vint millions.

Conséquence sur le milieu naturel :

Quand une chose augmente, elle ne peut pas augmenter à partir de rien. Quand une chose augmente, ce ne peut être qu'en prenant quelque part de quoi augmenter. Quand les hommes se sont mis à cultiver, ils ont augmenté ce qu'ils pouvaient consommer et ont pu ainsi eux-mêmes augmenter en nombre. Mais ils ont supprimé le milieu naturel primaire et la faune qui y vivait. La ''révolution industrielle'' des deux derniers siècles a profondément modifié le milieu naturel, changé le climat, enrichi l'atmosphère et les mers en CO2, ce qui aboutira vraisemblablement à la montée des eaux...

La fin de l'énergie facile :

Les grandes inventions qui font que les hommes deviennent plus nombreux que la nature le permettrait, et qui, pour que cela soit possible, transforment le milieu naturel, ont un effet qui n'est pas éternel.

Supposition : des humains, isolés sur une île, vivent comme au paléolithique, sans cultiver. Leur nombre est limité par ce qu'ils trouvent à manger sur l'île. S'ils inventent la culture, ils ont plus de nourriture et leur nombre peut augmenter. Mais quand toute l'île est couverte de cultures, ils ne peuvent plus augmenter et leur nombre se stabilise de nouveau. Comme sur cette île théorique, la révolution néolithique a transformé sur presque toute la Planète le milieu naturel. Le phénomène fut très lent, et il se poursuit de nos jours en Amazonie et en au cœur de l'Afrique. La révolution industrielle elle, a été très rapide, mais comme la révolution néolithique, elle aussi, en cette première moitié du 21ème siècle, touche à sa fin. Les combustibles fossiles, qui dégradent le climat, s'épuisent et sont de plus en plus difficiles à extraire, et donc plus chers. Quant aux énergies renouvelables, elles sont encore plus chères. Prenons l'exemple de l'hydrogène vert. C'est :

1 - Production d'électricité par l'éolien. Comme le vent ne souffle pas toujours quand on s'éclaire :

2 - Fabrication d'hydrogène par une partie de cette énergie électrique.

3 - Stockage de cet hydrogène.

4 - Production d'électricité quand on en a besoin par des piles à combustible.

Mais :

1 Tout le monde sait que, pour que les parcs éoliens soient rentables, il fallait en France leur acheter leur électricité plus cher que celle produite par les moyens classiques.

2 et 4 Le rendement des électrolyseurs qui produisent l'hydrogène est de 70 %, et celui des piles à combustible 50%, et donc le rendement final d'une partie de l'énergie d'origine éolienne sera 35%.

3 Le stockage de l'hydrogène n'est pas gratuit, et il est très délicat, car les 3 façons sont :

a) Gazeux sous pression, dans des récipients lourds, chers et encombrants, conservant peu d'énergie.

b) Liquide, sous pression atmosphérique, à 253°C, s'évaporant en permanence, dans des récipients très calorifugés, encombrants et coûteux.

c) Dans des hydrures, mais on ne possède pas encore cette technologie, qui est incertaine.

Donc hydrogène vert, oui, mais hydrogène cher.

Fin de la croissance :

L'obtention facile de quantités d'énergie considérables, qui a provoqué la croissance de la quantité des biens et la croissance de notre Humanité s'épuise. Le taux d'augmentation de la population humaine est toujours supérieur à un, mais il diminue : la population humaine augmente, mais son augmentation est de moins en moins forte dans le temps, et certains démographes estiment que, avant la fin de notre siècle, le nombre des humains diminuera. Tout semble indiquer qu'après deux siècles d'une croissance explosive, à la fois économique et démographique, nous nous orientons vers un palier.

Il n'est pas impossible qu'une autre grande invention inverse ce phénomène. Par exemple, pour obtenir de l'énergie, on travaille sur la fusion contrôlée de l'hydrogène, la domestication de la bombe H. Cela paraît possible, mais on n'est pas sûr que ce sera rentable. D'ailleurs la prochaine grande invention ne sera peut-être pas dans le domaine de l'énergie. Mais une relance de la croissance n'est pas du tout assurée, et il est impossible de prévoir le prochain éventuel progrès de l'Humanité.

Nécessité de la sobriété :

La fin de l'augmentation de la production contraint à moins consommer. Mais la consommation est quelque chose de très satisfaisant. La consommation nous donne l'impression d'être supérieur. Elle semble nous donner un pouvoir, le pouvoir d'acheter. Et on considère le pouvoir d'achat comme nécessaire. Malheureusement, la fin de la croissance ronge ce pouvoir d'achat et devrait nous conduire à vivre plus sobrement : moins de plaisirs, moins de loisirs, ne rien gaspiller... Mais cela ne nous convient pas. Nous répugnons à changer nos modes de vie et consommer moins. Alors, depuis peu, nous avons inventé les concepts du développement durable et de l'économie circulaire.

En ce qui concerne le développement durable, j'en ai cherché la signification, et j'ai trouvé la définition de « durable », mais pas celle de « développement ». Or qu'est-ce que le développement, si ce n'est l'augmentation, c'est à dire l'augmentation des productions et des consommations. Et comment augmenter ce que l'on consomme à partir de rien ?

Nous pensons trouver une réponse dans l'économie circulaire.

Définition par le Gouvernement (30 janvier 2023) de « Economie circulaire » :

« L’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Il s’agit de passer d’une société du tout jetable à un modèle économique plus circulaire. »

La première phrase contient un paradoxe : entre « durable » et « limitant » car ''durable'' signifie : sans aucune modification, et « limitant » signifie que l'on accepte tout de même certains gaspillages et productions de déchets. D'ailleurs ce que l'on appelle économie circulaire s'est déjà fait depuis longtemps. On appelait cela « valorisation des déchets ». Je me souviens avoir entendu dire avant la deuxième guerre mondiale que les crèmes de gruyère étaient fabriquées avec des fromages non commercialisables. En fait, l'économie dite « circulaire » consiste à utiliser les déchets de la production de A pour produire du B. Mais fatalement, B a moins de valeur que A. De sorte que, au lieu de dire « économie circulaire » il vaudrait mieux dire « économie hélicoïdale » D'ailleurs ce que nous dit la définition, c'est une économie « plus » circulaire.

Le mécontentement :

Les populations des pays que l'on dit développés, du monde occidental, on pris l'habitude, surtout à partir de la fin de la deuxième guerre mondiale, de vivre très confortablement, de ne plus « économiser » et de consommer plus que de besoin. Or le palier de la croissance économique que nous abordons au début du 21ème siècle permet de moins en moins ce mode de vie. Cela génère un mécontentement. Mais ce mécontentement n'exprime pas sa cause réelle, car alors il nous faudrait admettre qu'il faut vivre d'une façon qui paraît moins confortable. Ainsi, en France, les manifestations des gilets jaunes, en octobre 2018, ont pris pour prétexte l'augmentation des prix des carburants. Or cette augmentation des prix des carburants est bien plus forte au début de 2023, mais ce n'est pas l'objet des manifestations : la cause exprimée est tout d'abord une réforme des régimes de retraite que les spécialistes estiment nécessaire depuis des décennies, puis se reporte sur l'utilisation par le Gouvernement d'une disposition constitutionnelle qui a déjà été utilisée une centaine de fois depuis 1958 !

Le déséquilibre économique mondial :

Le confort de vie du monde occidental n'a pas été possible seulement par l'accession à l'énergie facile, mais aussi par l'exploitation des pays exotiques, ce que l'on a appelé la colonisation. Le milieu du 20ème siècle a vécu la décolonisation, mais pas la cessation de l'exploitation des anciennes colonies, car le monde occidental et même les pays émergents continuent à exploiter les ressources matérielles et humaines des pays pauvres, et donc de les paupériser d'autant plus. Il faut bien aussi admettre que ces pays s'appauvrissent aussi à cause du changement climatique provoqué par le monde occidental. Les disparités de modes de vie ont toujours existé, mais le monde moderne est celui de la communication mondiale en temps réel : les pauvres ne peuvent plus ignorer les riches. Cela a pour effet un flux migratoire du Sud vers le Nord, qui est mal accepté, et amplifie le déséquilibre, car les migrants sont la partie la plus dynamique de ces pays.

Le déséquilibre économique entre le monde occidental et le tiers monde, qui génère une migration qui s'amplifie au cours des ans, génère aussi un mécontentement légitime qui risque de générer lui-même haine et violence, haine et violence qui s'expriment peut-être déjà en prenant le prétexte de la religion, comme souvent autrefois.

La nécessaire prise de conscience :

Si le monde occidental et même le tiers monde ne prennent pas clairement conscience que, d'une part l'essor économique des deux derniers siècles s'atténue et disparaîtra peut-être, que d'autre part cet essor économique a trop rapidement modifié le milieu naturel, et que enfin le monde moderne ne peut s’accommoder d'une trop grande disparité entre les populations du globe, le 21ème siècle risque d'être celui de la violence.

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0
8 mars 2023 3 08 /03 /mars /2023 11:24

Grèves et manifestations

 

Nombre de nos anciens se sont battus, se sont démenés pour diverses améliorations de nos conditions de vie que ce soit au travail ou tout simplement dans le quotidien de la vie pour tout un chacun.

Je ne reviendrai pas, je ne renierai pas le droit de manifester, le droit de grève...

 

Aujourd'hui je suis choquée, heurtée, lorsque j'entends certains propos, certaines revendications, surtout venant de certaines personnes. Je ne remets pas obligatoirement les contenus en question.

Par contre je suis révoltée d'entendre ces mêmes personnes revendiquer et entraîner derrière elles nombre d'autres pour des réclamations indéfendables.

Ces "têtes" pour moi me renvoient l'image de gourous qui manipulent des personnes et profitent de leur faiblesse constante ou passagère pour aller au bout de leurs ambitions propres. Depuis combien de temps ces personnes occupent-elles des postes qui ne sont pas des postes de travail dans des entreprises, des usines etc.  ?

Quelles sont leurs rémunérations ? Quels sont leurs avantages et "dédommagements" ? Connaissent-elles encore et avec des mises à jour dans la réalité, dans leur chair, leur esprit, leur espoir, leur vie familiale ce que représentent les emplois dont elles parlent ???

 

Proclamer de "foutre la France parterre", "bloquer le pays" quels arguments violents et immatures pour faire avancer notre société !

 

On manifeste, on fait grève... peu importe le sujet... peu importe au nom de quelle orientation politique et ou sociale on le fait... Bien sûr il faut des banderoles, du matériel... Quel respect de la nature ! Quel souci écologique ! Quel gaspillage de biens, et qui plus est, polluants et pas obligatoirement avec des produits locaux !!! Quelle cohérence !!!!

Il faut se déplacer... et pour les personnes qui participent perdre de son salaire... Il paraît que cela peut être compensé … par des cagnottes syndicales ou associatives... Approvisionnées comment ? Par des subventions ? Par des quêtes ? Donc avec l'argent du contribuable !!! Quelle cohérence ???!!!

Au fil des années je ne vois aucune amélioration... beaucoup de tristesse...

 

Marie-Jeanne Anton-Perret

08 mars 2023

 

Partager cet article
Repost0
6 mars 2023 1 06 /03 /mars /2023 07:26

Claude : « Je cherche un sujet pour le prochain. Si tu as une idée... »

Christiane : « On fête cette année les 40 ans des Chœurs de la Vallée du Paillon, si ça t'inspire... Avant d'être un chœur, c'est un cours d'eau plein d'aventures... ».

 

PAROLES DE PAILLON

 

Bien avant que des hommes s'installent sur mes rives

J'offrais à la mer bleue mes eaux claires et vives.

Bien avant que les hommes construisent des villages,

J'aimais désaltérer les animaux sauvages.

 

Mais un jour les humains, qui jusque là prenaient

Seulement ce que la nature leur donnait,

Défrichant et semant, hantèrent des villages

Qu'ils construisirent tout au long de mes rivages.

 

Modifiant la nature, chassant les animaux,

Pour irriguer leurs terres ils ravissaient mon eau.

Je devais respecter leurs aménagements

Et je ne pouvais plus m'écouler librement.

 

Torturé par leurs ponts, leurs moulins, leurs barrages,

Il m'est arrivé d'être quelquefois fou de rage

Et je noyais alors dans ma juste colère

Toutes leurs constructions dans une vague amère.

 

Et puis un jour ils ont inventé l'énergie,

Multiplié par mille leur cheval par magie.

Leurs constructions alors sont devenues énormes.

De la nature ils ont bouleversé les formes.

 

Moi, ils m'ont enfermé, ils m'ont emprisonné.

Sous le pesant béton où je suis confiné,

Je m'avance en aveugle, dans un sombre couloir

Vers elle, que je sais belle, mais que je ne peux voir.

 

Les hommes, torturant toujours plus la nature

Brisent son équilibre, et dans la vie future,

Ils seront exposés bien plus souvent, et même

À de plus destructeurs événements extrêmes.

 

Aussi un jour viendra où je pourrai grandir,

Et grossir, et enfler jusqu'à ne plus tenir

Dans mon lit. Balayant leurs constructions géantes,

Je les projetterai dans la mer accueillante.

 

En attendant j'attends, et depuis quarante ans,

Pas très loin de ma rive, émerveillé, j'entends

Comme Ulysse entendait les sirènes, les Chœurs

Qui de porter mon nom me font un grand honneur.

 

Claude ANTON, 5 mars 2023

Partager cet article
Repost0
25 février 2023 6 25 /02 /février /2023 08:16

LES DEUX FRERES

(d'après les frères Grimm)

 

1 L'oiseau d'or

 

Peter avait beaucoup d'argent,

Et Clauss était presque indigent,

Mais avait deux garçons jumeaux,

Deux enfants extrêmement beaux.

 

Ils étaient tellement semblables

Que personne n'était capable

De savoir s'il avait affaire

À Hans ou bien à Karl, son frère.

 

Clauss est allé dans la forêt,

Où là il a pu s'emparer

D'une plume de l'oiseau d'or

Que Peter paya un prix fort.

 

Le lendemain il lui vendit

Un œuf en or. Peter lui dit :

« Arrange-toi afin de prendre

L'oiseau entier pour me le vendre. »

 

Car on disait que qui pouvait

Manger son foie, son cœur, trouvait

Sous l'oreiller chaque matin

Une grosse pièce d'or fin.

 

L'oiseau par Clauss fut capturé,

Et son foie, son cœur préparés.

Mais qui les mangèrent ? Les jumeaux,

Qui eurent les pièces en cadeau.

 

Le riche Peter en colère

Dit au malheureux Clauss, le père :

« Conduis dans la sombre forêt

Tes enfants pour les égarer. »

 

Clauss le fit, s'estima coupable,

Et devint triste, inconsolable,

Car que vont faire ses jumeaux

Face à ces dangers, à ces maux ?

 

2 Le chasseur

 

Les deux jumeaux ont rencontré

Kurt, le chasseur, dans la forêt.

Il vivait seul et fut heureux

De désormais s'occuper d'eux.

 

Il leur apprit comment chasser,

Vivre en forêt. Le temps passait,

Les deux jumeaux avaient grandi,

Aussi un jour Kurt leur a dit :

 

« Je n'ai plus rien à vous apprendre,

Et vous ne devez plus dépendre

Du vieux que je suis devenu.

Le temps de partir est venu.

 

Voici vos pièces, gardez-les bien.

Voici Schwarz et Weiss, deux bons chiens,

Voici deux fusils magnifiques,

Et voici deux couteaux magiques :

 

Si un jour vous vous séparez,

Dans un arbre les planterez

Pour indiquer la direction,

Chacun, de sa destination.

 

Pour retrouver votre frère,

Son couteau sera le repère,

Mais s'il est rouillé et rongé,

Votre frère est en grand danger.

 

Ils sont partis à l'aventure,

Respectueux de la nature,

De tous les animaux sauvages

Qui les croisaient sur leur passage.

 

Ils marchent longtemps sans manger.

Malgré la faim ils ont rangé

Leurs fusils et ils ont admiré

Les familles de la forêt.

 

Familles de lièvres rapides,

Renards habiles, loups intrépides

Et celle des ours débonnaires

Et du lion, roi de ta terre.

 

De chaque famille, deux petits

Avec les frères sont partis,

Et ils peuvent gagner enfin

Un hameau pour calmer leur faim.

 

Puis les deux frères se séparèrent

Dans le tronc d'un arbre ils plantèrent,

Hans son couteau vers le couchant,

Et Karl le sien vers le levant.

 

Mais chacun est accompagné

Par les animaux épargnés :

Renard et loup, lièvre rapide

L'ours et le lion intrépide.

 

3 Le dragon

 

Hans un jour gagne une cité

Où chaque maison a été

Voilée de noir, et on lui dit

Que le roi ici est maudit :

 

Demain sa fille est livrée,

Pour être tuée, dévorée,

À une épouvantable bête :

L'horrible dragon à sept têtes.

 

Avec ses animaux, Hans gagne

Dès le lendemain la montagne

Où la princesse attend son sort :

Le dragon pour la mettre à mort.

 

Mais bientôt une voix l'appelle.

Il entre dans une chapelle

Où il absorbe une pitance

Qui donne une énorme puissance.

 

Il peut alors tirer de terre

L'épée qui était prisonnière,

Et appelant ses animaux

Il leur adresse alors ces mots :

 

« Quand sera là l'horrible bête,

Provoquez chacun une tête.

Je la trancherai aussitôt. »

Et c'est ce qu'ils firent bientôt.

 

La princesse offre à son sauveur

De lui ouvrir tout grand son cœur,

Et Hans ne peut pas refuser

De l'aimer et de l'épouser.

 

Dans un linge qu'elle lui prête,

Il met les langues de la bête,

Comme il est épuisé, s'endort,

Ses animaux suivent son sort.

 

L'officier qui avait promis

La belle à l'affreux ennemi

Décapite Hans endormi

Sans le secours de ses amis.

 

L'odieux criminel imposteur

Prétend qu'il est lui le sauveur.

La fille du roi est contrainte

D'approuver ce qu'il dit par crainte.

 

Le roi trompé, dans sa faiblesse

Promet la main de la princesse

Au fourbe officier menteur,

Un assassin, un imposteur

 

4 Le triomphe de la vérité

 

En s'éveillant, les animaux

S'accusent de tous les maux

Constatant que Hans a été

Assassiné, décapité.

 

Mais enfin le lion indique

Où trouver une herbe magique.

Le lièvre ne peut s'empêcher

De vite courir la chercher.

 

Souvent les bonnes solutions

Sont mal mises en application :

Le lion colle la tête au corps,

Mais elle est à l'envers d'abord.

 

Mais quelquefois le praticien

Supplante le théoricien,

Et le lièvre, un bon bricoleur

Parvient à réparer l'erreur.

 

Hans, suivi par ses animaux

Se rend en ville de nouveau.

Il la trouve voilée, non de noir,

Mais d'écarlate, couleur d'espoir.

 

Dans une auberge où il se rend,

L'aubergiste heureux lui apprend

Que demain, jour de grand bonheur,

La princesse est fiancée au sauveur.

 

L'homme lui décrit, enthousiaste,

Les cérémonies et leur faste,

Les fins plats et les boissons

Qui sont prévues à l'occasion.

 

« Demain, dit Hans, devant toi, là,

Je consommerai tout cela !

Si tu le fais, moi je veux bien

Te servir cent repas pour rien. »

 

Hans envoya les animaux

Dire à la princesse en deux mots

Qu'il vivait et était disposé

Plus que jamais à l'épouser.

 

Les animaux lui rapportèrent

Un vrai festin, et l'assurèrent

De l'immense joie, l'allégresse

Qu'avait éprouvée la princesse.

 

Hans dit alors à l'aubergiste :

« Tu as perdu, mais sois en quitte,

Car demain, moi, j'aurai l'honneur

D'être à la table du seigneur. »

 

Car le roi s'était étonné :

« À qui ces mets sont destinés ?

À un noble qui loge à l'auberge.

Un noble ? Il faut que je l'héberge ! »

 

Le lendemain, jour de malheur

Des fiançailles avec l'imposteur,

Un carrosse a été attelé

Pour emmener Hans au palais.

 

Le roi demande à l'invité :

« Que fais-tu donc dans ma cité ?

Je suis venu tuer la bête,

L'horrible dragon à sept têtes. »

 

Dans le linge de la princesse

Qu'il déploie alors apparaissent

Les sept langues qui sont la preuve

Que la mort du dragon est son œuvre.

 

Le menteur assassin alors

Est condamné et mis à mort,

Et Hans épouse la princesse

Dans l'allégresse, la ville en liesse.

 

5 La sorcière

 

Le roi décide d'abdiquer,

Et Hans, qui a éradiqué

Le terrible fléau terrifiant

Est sacré un roi triomphant.

 

Le couple régnant et vainqueur,

Connaît un paisible bonheur,

Mais le roi Hans, chasseur, toujours,

S'absente souvent tout le jour.

 

Le roi Hans, le matin, souvent,

Part tôt à la chasse devant

Ses animaux amis toujours.

Mais il n'est pas revenu un jour.

 

Suivant une biche si belle

Qu'il n'ose pas la tuer, elle,

Il est allé dans la forêt

Inconnue et s'est égaré.

 

Sous un arbre au cœur de la nuit,

Groupés autour d'un feu qui luit,

Le roi Hans et ses animaux

Entendent une voix en haut :

 

Dans l'arbre une vieille leur dit :

« J'ai froid Viens te chauffer pardi !

C'est que j'ai trop peur de tes bêtes.

Touche-les de cette baguette. »

 

Hans le fait sans se méfier,

Ses animaux sont pétrifiés.

Puis la malfaisante sorcière

Le change lui aussi en pierre.

 

6 Karl

 

Pendant ce temps, l'autre jumeau,

Karl, suivi par ses animaux,

Erre de ville en village,

Sans fortune mais sans dommage.

 

Mais un matin, quand il se lève,

Il est inquiet car dans un rêve

Il a vu rire une sorcière

Devant Hans en statue de pierre.

 

Inquiet, il décide aussitôt

De se rendre auprès des couteaux,

Et il s'aperçoit effrayé

Que celui de Hans est rouillé.

 

Sans halte il fuit vers le couchant

Par les routes et à travers champs.

Il entre en ville avec ses bêtes,

Où il est accueilli en fête.

 

Il comprend très bien que celui

Qu'ils acclament n'est pas lui,

Mais son frère et aussi apprend

Que c'est pour un roi qu'on le prend.

 

Il les a laissés dans l'erreur

Pour ne pas ternir leur bonheur,

Mais une épée à deux tranchants

L'éloigna de la reine au couchant.

 

7 Retrouvailles

 

Le lendemain tôt le matin

Le faux roi Karl prend le chemin

Que Hans avait suivi plus tôt,

Et poursuit la biche bientôt.

 

Et dans la forêt inconnue

Se perd aussi la nuit venue....

Un feu, avec ses animaux...

Et une voix qui vient d'en haut...

 

Mais Karl reconnaît quand il lève

Les yeux, la sorcière du rêve.

Quand elle lui tend la baguette,

Au feu aussitôt il la jette.

 

Cela fait un jet de lumière

Qui met le feu à la sorcière,

Et Hans avec ses animaux

Apparaît bien vivant et beau.

 

8 jalousie

 

Ils se retrouvent avec amour.

Prennent le chemin du retour,

Hans raconte comment, pourquoi

Il est de la ville le roi.

 

Karl dit : « Ils ont tous cru que toi,

Tu étais revenu, et moi,

Je les ai laissés dans l'erreur

Pour ne pas gâcher leur bonheur. »

 

Karl dit encore : « La reine aussi

M'a pris pour toi, et donc ainsi,

J'ai passé la nuit dans son lit. »

À ces mots le roi Hans pâlit !

 

Dans la rage que rien n'arrête,

De son frère il tranche la tête,

Et puis il éclate en sanglots,

Regrettant son geste aussitôt.

 

Mais les deux lièvres vont quérir

L'herbe magique pour guérir,

Et le lion fait attention :

La tête est dans sa direction.

 

9 Heureuse fin

 

Arrivant simultanément,

Les frères créent l'ahurissement.

Chacun a ses cinq animaux.

Tout est en double, tout est jumeau !

 

Le vieux roi questionne sa fille :

« Quel est ton époux je te prie ? »

Muette, elle hésitait beaucoup,

Mais elle trouva tout à coup :

 

Elle se rappela le don,

Fait après la mort du dragon,

Des perles d'un de ses colliers

Aux animaux du chevalier.

 

L'un des lions porte un sautoir

Dont elle connaît le fermoir,

Et ainsi la reine désigne

Son mari Hans grâce à ce signe.

 

C'est la fête jusqu'au matin !

Et c'est un somptueux festin !

Et au coucher la reine dit :

« Tu n'as pas mis l'épée aujourd'hui ? »

 

Claude ANTON, 24 février 2023

Partager cet article
Repost0
10 février 2023 5 10 /02 /février /2023 18:19

LES DEUX FRERES

Légende toulonnaise


 

Un vieux pêcheur avait deux enfants, deux garçons ;

Il leur avait appris la meilleure façon

De poser dans la Rade leurs nasses et leurs filets,

Pour prendre les poissons, juste ce qu'il fallait,

Afin de respecter la mer qu'on doit chérir

Pour qu'elle continue longtemps à nous nourrir.


 

Mais un jour en levant leur filet les deux frères

Le sentirent bien lourd. Ebahis, ils trouvèrent

Non pas un gros poisson, on le croirait à peine,

Dans leur filet était captive une sirène !

La délivrant des mailles, ils l'auraient bien laissée

Retourner dans les flots, mais elle était blessée.


 

Afin de la guérir, ils l'emmenèrent chez eux,

Comme elle était très belle, tombèrent amoureux.

Elle aussi les aimait ; ils vécurent tous trois

Longtemps heureux, réunis par des liens étroits.

Mais le démon de jalousie s'insinua entre eux,

Et les deux frères amis devinrent belliqueux.


 

Un triste jour les frères, hargneux, sur le bateau,

Comme ils se querellaient, tombèrent tous deux à l'eau.

Ils étaient bons pêcheurs, mais ne savaient nager.

La mer mit fin à leur amour mal partagé.

La sirène, attristée, retourna dans son monde,

Mais elle s'adressa au puissant roi des ondes :


 

« Oh grand Poséidon, vous qui pouvez tout faire,

Pouvez-vous, je vous prie, me rendre les deux frères ?

Bien. Je vais te les rendre, et tu pourras les voir

Très longtemps et de loin, et du matin au soir. »

Et le Dieu de la mer a changé les deux frères

En ces deux grands rochers, fières statues de pierre.


 

Claude ANTON, 10 février 2023

Partager cet article
Repost0