L'INTERET DE LA TRANSITION
En l'état actuel de nos technologies,
Vouloir alimenter la France en énergie,
Uniquement par des moyens renouvelables,
Cette idée m'apparaît vraiment déraisonnable.
En effet l'importance de nos consommations
Conduirait à d'impensables installations.
Pour nous faire une idée de ce dont est capable,
Pour nous alimenter, le seul renouvelable,
Imaginons qu'en France notre énergie provienne
Uniquement du vent, avec des éoliennes,
Comme celles qui sont dans la Vallée du Rhône.
Le calcul est facile, et voici ce qu'il donne :
Il faudrait que le sol de la France contienne,
Plus d'un demi million de telles éoliennes ! (note 1)
Vent au lieu du fossile n'est pas la solution ;
Ce n'est que changer la source de pollution.
La solution est dans une diminution
Vraiment très importante de nos consommations.
Mais voyons maintenant l'aspect économique
De cette conversion fossile en électrique :
Les carburants fossiles imposés lourdement
Alimentent l'Etat. Ainsi en ce moment :
Quarante-cinq milliards chaque année récoltés. (note 2)
Si du fossile on passe à l'électricité,
Deux fois moins imposée, au rendement meilleur,
Trente milliards d'euros sont à chercher ailleurs. (note 3)
Aussi, pour que l'Etat retrouve ses ressources,
Les citoyens devront, bien sûr, ouvrir leurs bourses.
Mais elle se fera pourtant la transition,
Qui n'est pas moins qu'une autre forme de pollution.
Quel est son intérêt ? − La forte augmentation
Du prix limitera notre consommation.
Car encore une fois, la seule solution
Est dans l'économie de nos consommations.
Claude ANTON, 4 octobre 2021
Note 1 :
Consommation annuelle d'énergie finale en France : 140 Mtep (million de tonne équivalent pétrole), qui s'écrit :
140 × 106 tep ou 1,4 × 108 tep
1 tep = 42 GJ (milliard de joules), ou : 42 × 109 J = 4,2 × 1010 J
Par conséquent la consommation annuelle d'énergie finale en France est :
1,4 × 108 tep × 4,2 × 1010 J/tep = 5,88 × 108+10 J = : 5,88 1018 J
Production annuelle d'une éolienne de 2 MW : (2 millions de watts, donc 2 millions de joules par seconde) :
2× 106 J/s × 86400 secondes/jour × 360 jours/an = 62 208 000 × 106 J, soit : ≈ 6,22 × 1013 J
Mais compte tenu de l'inconstance du vent, le taux de charge est d'environ 22% = 0,22.
La production réelle est donc :
6,22 × 1013 J × 0,22 = 1,37 × 1013 J
Comme les pointes de production ne coïncident pas avec les pointes de consommation, une partie de la production doit être stockée sous forme d'énergie potentielle de l'hydrogène. Le rendement des deux opérations réversibles successives est : 0,7 et 0,5, ce qui fait pour rendement final : 0,7 × 0,5 = 0,35.
Si on estime que le quart de l'énergie éolienne doit être ainsi stockée, la production moyenne annuelle utile d'une éolienne de 2 MW est donc en définitive :
0,75 × 1,37 × 1013 J + 1;25 × 1,37 × 0,35 × 1013 J = (1,03 + 0,12) × 1013 J soit : 1,15 × 1013 J
Nombres d'éoliennes :
5,88 1018 J divisé par 1,15 × 1013 J/éolienne = 5,11 × 105 éoliennes, soit : 511 000
Note 2 :
Consommation annuelle de carburant routier en France : 50 millions de mètre-cubes, soit 510 litres.
Coût à 1,40 € par litre : 710 €
Taxes (65%) : 0,65 × 710 = 4,5510 , soit 45,5milliards d'euros.
Note 3 :
L'électricité est deux fois moins taxée que le fossile, et de plus le rendement du moteur électrique étant approximativement deux fois celui du moteur thermique, la consommation en énergie est deux fois plus faible. Les taxes prélevées sont donc à diviser par quatre.