Le 21 juillet 2020, les 27 chefs d’État et de gouvernement de l'UE, dont la population compte 447 millions d'habitants, ont validé un plan de relance de 750 milliards d’euros.

NOUS N'AVONS PAS VOULU...

Les gens sont mécontents : en ce début d'année

Deux mille vingt-et-deux, la vie n'est pas donnée !

L'augmentation des prix met en difficulté

Ceux qui sont les plus humbles dans notre société.

Mais pourquoi tout augmente ? − La civilisation

Du monde occidental, c'est la consommation.

Début deux mille vingt, lors du confinement,

Quand la consommation a chuté fortement,

Le monde occidental connut la décroissance.

Il a, pour une fois, pu faire l'expérience

D'une vie bien plus sobre et sans plaisirs futiles,

Sans achats superflus, sans transports inutiles.

Certains furent heureux de vivre autrement

Et de mieux préserver leur environnement,

Mais la plupart des gens souhaitaient retrouver

Les bars, les restaurants dont ils étaient privés,

Les loisirs, les spectacles, les croisières, les voyages,

Ce qu'on croit nécessaire mais qui n'est que mirage.

Quant aux gouvernements, la chose d'importance,

C'est la consommation, qui crée de la croissance.

Mais pour que l'on consomme, il faut que l'on achète.

Quand on n'a pas d'argent, il faut que l'on s'endette.

Le pouvoir financier met en circulation

Des milliards par centaines, et cette augmentation

De l'argent qui circule génère l'inflation :

Pour doper le croissance, la Banque Européenne

Crée une dette qui, pour chacun en moyenne,

Atteint la somme de mille six cents euros...

Pour la consommation. Pour produire : zéro !

Comment voulez-vous que de telles conditions

Ne puisse soulever la vague d'inflation ?

Bien sûr l'augmentation des prix a d'autres causes,

Mais la monnaie fictive n'arrange pas les choses !

Pourtant la pandémie nous avait démontré

Que vivre sobrement avait d'autres attraits :

Pour les déplacements, nous avions ré-appris

La marche et le vélo. Et des jeux de l'esprit

Remplaçaient les spectacles et les loisirs futiles.

Les communications devenaient plus utiles

Pour le télétravail et pour l'éducation

Plutôt que de servir à notre distraction.

Et le commerce aussi devenait plus normal :

Dans la proximité, moins international.

Cette nouvelle vie laissait bien plus d'espace

Au milieu naturel qui reprenait sa place,

Et cette vie a pu être expérimentée,

Mais nous n'en voulons pas. Nous l'avons rejetée,

Et nous avons repris la funeste spirale

De la consommation, de la dette infernale.

Claude ANTON, 17 janvier 2022

AUXILIA, UNE NOUVELLE CHANCE

C'est grâce à "Auxilia, une nouvelle chance"

Que depuis bien longtemps, et par correspondance,

J'enseigne à des exclus de notre société

Les maths et la physique ou l'électricité.

Les premières années, j'ai choisi d'enseigner

À des handicapés ; pour moi le prisonnier

Etait d'un autre monde, trop différent du mien

Pour qu'avec lui je puisse entretenir un lien.

Mais dans l'Association, j'ai rencontré, connu,

Des gens qui travaillaient avec des détenus ;

Peu à peu j'ai compris qu'un malfaiteur, en somme,

Même s'il a fauté, reste toujours un homme.

J'ai tenté l'expérience, et elle a réussi,

Et j'ai des apprenants détenus moi aussi.

Le lien qui nous unit n'est pas de l'amitié,

C'est celui du secours, mais pas de la pitié.

Comme tient le marin qui est sur le bateau

La corde qui le lie au naufragé dans l'eau,

Je garde ferme en main le lien certes ténu

Des maths qui me relie avec le détenu.

Et grâce à "Auxilia, une nouvelle chance"

J'ai enfin bien compris au fond de ma conscience

Qu'un humain, quel qu'il soit et quoi qu'il ait pu faire

Reste un homme qu'on peut aider tout comme un frère.

Claude ANTON, 6 janvier 2022

OÙ VA L'HUMANITE

Où va l'Humanité ? Depuis des millénaires

Les hommes ont sacrifié, pour cultiver la terre,

Le milieu naturel, et depuis deux cents ans,

L'air et les mers subissent leurs actes malfaisants.

Que deviendront les hommes ? Ayant complètement

Gâché ce qu'ils croient être leur environnement,

Comme ils sont contenus dans ce Grand Tout suprême,

L'ayant détruit, ils se seront détruits eux-mêmes.

Où va l'Humanité dont les populations,

À cause du progrès des communications,

Ne forment plus qu'un peuple, où ici on vit bien

En profitant de ceux qui là-bas n'ont plus rien ?

Que deviendront les hommes ? Ceux qui dans leur malheur

Mettent leur vie en jeu pour aller vivre ailleurs,

Et ceux qui voient en eux d'odieux envahisseurs

Et qui les considèrent comme des malfaiteurs.

Où va l'Humanité ? Les hommes ont inventé

La monnaie fiduciaire et sont tous endettés.

Jadis on construisait pour la progéniture,

De nos jours on consomme les productions futures.

Que deviendront les hommes ? Quand la progéniture

De ceux qui consommèrent les productions futures

Vivra plus pauvrement pour rembourser la dette

Que leurs prédécesseurs, pour leurs plaisirs, ont faite.

Où va l'Humanité ? Autrefois la Nation

Donnait à tous les siens la même direction.

Presque partout sur Terre, maintenant chaque humain

Veut que tous l'accompagnent sur son propre chemin.

Que deviendront les hommes quand au lieu de s'unir

Pour bâtir l'édifice du monde à venir,

Chacun voulant construire la tour à sa façon,

La construction s'effondrera sur ses maçons ?

Oh vous, jeunes du monde, de toutes les nations,

Ne soyez pas esclave de la consommation.

Vous savez que vous êtes tous de la même race ;

Que les plus riches laissent aux pauvres un peu de place.

Que vous soyez de peau ou de mœurs différents,

Soyez tous sœurs et frères, pas comme vos parents.

Ne cueillez pas les fruits qui seront mûrs demain,

Et progressez unis sur le même chemin.

Claude ANTON, 24 décembre 2021

Le 30 novembre 2021, le cénotaphe de Joséphine Baker est entré au Panthéon, et à cette occasion les médias, soulignant que c'était une femme noire, ont aussi indiqué qu'elle avait fondé une famille d'adoption cosmopolite.

JOSEPHINE AVAIT RAISON

Lentement, les humains, au fil des millénaires

Ont, partis de l'Afrique, peuplé la Terre entière.

Isolée dans l'espace, chaque population

A créé sa culture, sa civilisation.

Ainsi sont apparus les peuples, les nations.

Ceux qui étaient voisins, dans la compétition,

Voulant toujours plus loin repousser leurs frontières,

Entrèrent en conflit. Ce fut le temps des guerres.

Guerres ici ou là, sur toute la Planète.

Pour l'un une victoire, pour l'autre la défaite.

Et guerres entre voisins, car les humains lointains

Apparaissaient bizarres, inconnus, incertains.

Mais un jour on a su que la Terre était ronde,

Et qu'on allait pouvoir faire le tour du Monde.

On a pu commercer avec les Amériques,

On a pu explorer les terres exotiques.

Puis l'énergie fossile fut la grande invention

Qui a favorisé les communications,

Et les terres lointaines, devenues accessibles,

Des colonisations sont devenues les cibles.

Les nations s'étendaient, à l'ère coloniale,

Sur la Planète entière et leurs guerres, mondiales,

Ont accéléré la décolonisation

Sans que cesse pourtant la triste exploitation.

Le commerce devient maintenant planétaire.

Rien ne peut arrêter ceux qui migrent sur Terre,

Car les ondes en portant la parole et l'image

Font que chacun sait tout, comme dans un village.

Tout ce qui touche l'Homme est devenu mondial,

À l'échelle du Globe, et international.

Il devient archaïque que la population

Soit toujours partagée en pays, en nations.

Le monde de nos jours est comme une famille

Dont les nations, les peuples sont les fils et les filles

Qui comme sœurs et frères, dans la même maison

Vivent ensemble. Oui, Joséphine avait raison.

Claude ANTON, 6 décembre 2021