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19 décembre 2022 1 19 /12 /décembre /2022 11:19

LES ROIS MAGES


 

Venus d'Asie ou bien d'Afrique,

Peut-être même d'Amérique,

Chaque début d'année les Mages,

Fidèles, lui rendent hommage.


 

Ils offrent or, myrrhe et encens

À celui qui donne le sens

De la vie en prêchant toujours

La miséricorde et l'amour.


 

Et chaque épiphanie Gaspard,

Melchior et aussi Balthazar

Espèrent que l'Humanité

Applique enfin les qualités

Prêchées par celui qu'elle encense

Le jour sacré de sa naissance.


 

Mais encore une fois Gaspard ,

Melchior et aussi Balthazar,

Après les jours de la galette,

De la luxure et de la fête,

S'en retourneront dépités,

Déçus par notre Humanité.


 

Claude ANTON, 16 décembre 2022

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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 15:32

LA PETITE FILLE AUX ALLUMETTES

Conte d'Andersen


 

Par les froides soirées d'hiver,

En ville, avec des gens divers,

Une triste et pauvre fillette

Faisait commerce d'allumettes.


 

Riche ou non, l'aspect misérable

De l'enfant rendait incapable

D'éviter les modestes frais

Des petits bâtonnets soufrés.


 

Mais aujourd'hui les gens pressés,

Sans la voir, ne font que passer,

Car c'est Noël et la fillette

N'a pas vendu une allumette.


 

Chez elle, elle n'ose rentrer :

Son méchant père la battrait.

Il est tard dans le froid, le noir,

La pauvre enfant est sans espoir.


 

Plus personne ne l'aime guère

Depuis que sa douce grand-mère,

Qui elle l'aimait tendrement

Est décédée tout récemment.


 

Au sol elle s'est affaissée,

Blottie sur la neige glacée.

Elle a trop froid ; elle projette

D'user une seule allumette.


 

La faible flamme a tout changé :

Elle est devant un poële chargé

Qui lui dispense avec douceur

Une délicieuse chaleur.


 

Mais bientôt la flamme est passée

Et la vision s'est effacée,

Alors la petite répète

Le geste et craque une allumette.


 

La riche table apparaissant,

Garnie de mets appétissants

Est préparée pour une fête.

Elle craque une autre allumette.


 

Cette fois l'arbre de Noël

Porte des étoiles du Ciel.

Mais après un très bref moment

Elles s'envolent au firmament.


 

Encore une flamme éphémère.

Cette fois, oh, c'est sa grand-mère

Qui lui tend la main gentiment.

Mais ce sera trop court vraiment !


 

Pour que la vision ne s'arrête,

Brûlant toutes les allumettes,

Demeurant près du seul humain

Qui l'ait aimée, lui prend la main.


 

Alors la grand-mère l'enlace,

Elle l'emmène dans l'Espace

Pour un voyage merveilleux

Qui les conduisent jusqu'aux Cieux.


 

Le lendemain passant ici,

Parmi les bâtonnets noircis,

On vit le corps de la fillette.

Son sourire évoquait la fête.


 

Claude ANTON, 11 décembre 2022

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8 décembre 2022 4 08 /12 /décembre /2022 17:37

LE PETIT GARÇON VENU D'AILLEURS


 

Se promenant dans la nature

Ella pense à sa vie future.

Elle rencontre par hasard

Un garçon au curieux regard.

D'une voix drôle il l'interpelle :

Bonjour, comment tu t'appelles ?

Moi c'est Ella, toi c'est comment ?

Oh, moi, ça dépend du moment.

Quel age as-tu ? Huit ans passés,

Et toi ? Moi je suis vieux tu sais !

Je trouve tout cela curieux :

Tu sembles jeune, tu te dis vieux,

Et ton nom dépend du moment.

Tu me parais bizarre, vraiment !

Je suis bizarre car je viens

D'un autre monde que le tien.

Je suis venu pour visiter

La Terre de l'Humanité.

J'ai pris la forme que tu vois

Pour que tu entendes ma voix.

Et qu'est-ce que tu veux me dire ?

Certains ont fondé un Empire

Qui s'étend sur tout la Terre.

Ils ont changé pour satisfaire

Leurs souhaits, désirs et envies,

L'organisation de la vie.

Mais d'autres ont compris qu'ils blessent

L'équilibre entre les espèces,

Ouvrant une grave blessure

Dans l'originelle nature.

Ils créent alors un mot capable

De ne rien changer : « durable » :

Ne rien changer dans la nature

Léguée à la progéniture.

Ils savent donc ce qu'il faut faire.

Par exemple pour l'atmosphère,

Rouler à l'électricité.

Mais le lithium est exploité

Là où les gens roulent très peu,

Et là où les enfants de ceux

Qui aujourd'hui vivent si mal

N'auront plus ce précieux métal.

Ils voudraient conserver tel quel,

Intact, le milieu naturel,

Mais cependant développer

Tout ce qu'ils peuvent usurper

À la nature justement.

Ils adoptent un comportement

Contradictoire, paradoxal

Qui met la nature au plus mal. »

Ella dit alors : « Comment faire

Afin de pouvoir satisfaire

Le goût du développement

Sans changer l'environnement ?

C'est là une contradiction

Entre l'intention et l'action

D'un tiers de votre humanité

Qui détruit l'espace habité

Par la vie sous toutes ses formes.

Mais c'est une injustice énorme !

Ce tiers de notre Humanité

Doit maintenant se limiter,

Vivre dans la sobriété

Afin de ne plus exploiter

La terre des autres humains

Et celles de ceux de demain !

Tu as raison et tu dis vrai

Seulement, alors, il faudrait

Qu'ils modifient complètement

Leurs vies et leurs comportements.

Mais hélas, changer d'attitude,

Modifier les habitudes

De vie et de consommation,

Ça, c'est question d'éducation.

Bien sûr, ce serait souhaitable.

Les adultes en sont incapables,

Mais ceux de ta génération

N'ont pas encore l'habitude

De la super-consommation.

Pouvant adopter l'attitude

Qui consiste à chaque moment

De ne consommer simplement

Que ce qui leur est nécessaire,

Ils pourront conserver sur Terre,

Pour les générations futures,

Comme ils l'ont trouvée, la nature. »

Ella répondit : « J'ai compris.

En quelques mots tu m'as appris

Qu'hélas le progrès matériel

Détruit le milieu naturel.

Conserver l'environnement

Suppose vivre sobrement. »

Tout à coup, le petit garçon

Qui lui a fait cette leçon

A disparu, et Ella pense :

« Ce devait être ma conscience. »


 

Claude ANTON, 4 décembre 2022

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23 novembre 2022 3 23 /11 /novembre /2022 00:44

BONGO ET LA LUNE

Conte Kanac


 

Bongo est un chef respecté.

Il assoit son autorité

Sur l'étendue de l'expérience,

Mais surtout son intelligence.


 

Bongo a souvent inventé

Des choses afin d'augmenter

Les produits et les nourritures

Que l'homme prend à la nature.


 

Une nuit, il s'est réveillé

Et a été émerveillé

Par la Lune qui éclairait

Tout le village et la forêt.


 

« Ah, si je pouvais capturer

Cette Lune pour éclairer

Nos cases que ce serait beau !

Hélas, elle est beaucoup trop haut.


 

À cette Lune il a pensé

Le jour entier qui est passé,

Et y réfléchissait toujours

Encore après la fin du jour.


 

Bientôt ce qu'il voit le fascine :

Là-bas derrière la colline

La Lune apparaît doucement ;

Et monte aux cieux très lentement.


 

Il se dit : pour la capturer,

Il faudrait, quand elle apparaît,

Se trouver déjà sur le sol

Où elle entreprend son envol.


 

Le lendemain, à ses sujets,

Il fait part de son grand projet.

Tous préparent de grands filets,

Leurs arcs et couteaux effilés.


 

Et le soir, de l'autre côté

De la colline, ils sont postés.

Lune sort contre leur attente

Après la colline suivante.


 

Il dit à son fils, un guerrier :

« Va et repère son terrier,

Là-bas derrière la colline.

Mais sois prudent : Lune est maline. »


 

Le guerrier marche dans la nuit

Guidé par la Lune qui luit

En se hissant au firmament

Très lentement mais sûrement.


 

Mais tout à coup voit devant lui

Là sur le sol Lune qui luit.

Pensant pouvoir s'en emparer

Il dit : « Je vais te capturer. »


 

Il croit voir Lune mais c'est faux :

C'est son reflet sur un plan d'eau.

Il veut la prendre et tombe à l'eau,

Se noie ; la Lune est son tombeau.


 

Bongo arrive, il est furieux,

Il peste en s'adressant aux cieux.

Mais Lune lui répond : « Tu as forgé ton sort :

Trop prendre à la nature, c'est provoquer la mort.


 

Claude ANTON, 23 novembre 2022

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23 novembre 2022 3 23 /11 /novembre /2022 00:32

ULISSE ET LES SIRENES


 

« Ulisse, fais gaffe, tu peux écouter les sirènes,

Mais faut qu'tu fasses très attention, faut que j't'apprenne :

Un : tu donnes bien tout's tes consignes à l'équipage :

Faut qu'y sachent bien s'qu'y ont à fair' dans l'voyage.

Deux : tu leur dis d't'attacher au mat du bateau,

Mais bien hein, comme un sale criminel au poteau.

Trois : y mettent dans leurs écoutilles d'la cire des abeilles

Et comme ça, ça leur bouche complèt'ment les oreilles.

OK Circée, j'f'rai exactement comme tu dis.

Et puis merci pour tout, c'était très bien chez toi.

Allez, on s'fait la bise, et p'tre à une autr'fois. »


 

Là d'ssus va voir ses gars, 'xplique la situation.

Et les gars : « Bien compris, et n't'en fais pas patron. »

Y font comme on a dit : boules Quies dans les oreilles,

Ulisse est attaché bien fort : peut plus rien faire.

Et c'est tout bon les gars, maint'nant on appareille ;

On hisse les voiles et en avant, vogue le galère.


 

Chez les sirènes : « Ohé les filles, ya un bateau.

V'nez vite vous mettre en place, et allez au boulot.

Tout va bien ? C'est tout bon ? J'vous donne le la. »

Et ça y'est c'est parti : « Tra la la... tra la la...

Oh là-là... qu'est-ce qui s'passe ? Personne y nous écoute ? 

Et ce foutu rafiot, y continue sa route !


 

Pendant ç'temps sur l'bateau Ulisse est fou de rage :

« Les gars, détachez-moi, j'vais y'aller à la nage.

Eh ! Détach'moi putain ! Détache-moi que j'te dis ! »

Les gars : « T'en fais pas patron, on fait comm't'a dit. »


 

Le passage est franchi, on peut gagner le large,

Ulisse est détaché, on poursuit le voyage

En laissant ces salop' de sirèn' foll's de rage.


 

Claude ANTON, 14 novembre 2022

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23 novembre 2022 3 23 /11 /novembre /2022 00:26

LE CHANT DE LA SIRENE


 

Je n'étais alors qu'un enfant,

Je n'avais pas plus de douze ans,

Mes parents avaient invité

Des amis au cœur de l'été.


 

Ils vinrent avec leur fillette

Qui me fascina mais, c'est bête,

Nous n'avons pas joué ensemble.

Elle chantonnait il me semble.


 

Eux partis, j'eus le cœur brisé.

J'aurais peut-être pu poser

Sur sa joue un petit baiser,

Mais je n'ai même pas osé.


 

Je l'ai croisée au restaurant

Où j'étais avec des parents,

Mais elle et les siens s'en allaient

Quand le serveur nous installait.


 

Son regard empli de tendresse

Me ravit comme la caresse

D'une musique douce et tendre

Qu'il me semble toujours entendre.


 

J'écoutais une conférence

Sur le vivant, sur l'existence,

Et je la vis tout près de moi.

Je n'ai pu masquer mon émoi.


 

Me fixant avec insistance,

Elle changea la conférence

En une mélodie divine

Chantée par les voix les plus fines.


 

Et puis je me suis marié.

Un jour ma femme m'a prié

De faire enfin la connaissance

De sa meilleure amie d'enfance.


 

Unies, elles parlaient de tout,

Parlaient peu, et riaient surtout.

Je les entendais rire ensemble,

Pensant : leurs rires se ressemblent.


 

Pourtant une fois seulement,

Elle m'a fixé un moment,

Effrontément et sans détour.

Son rire devint chant d'amour.


 

L'avion commença à vibrer.

Quelques cris, l'avion s'est cabré,

Il a glissé, s'est dérobé,

Alors tout s'est mis à tomber.


 

J'entendais la foule hurlante,

Mais elle approcha souriante,

Transformant les cris de panique

En un requiem magnifique.


 

J'ai lu au fond de ses prunelles

Que proche était ma fin charnelle,

Mais j'ai pu enfin enlacer

Son corps glacé.


 

Claude ANTON, 13 novembre 2022

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12 novembre 2022 6 12 /11 /novembre /2022 08:52

La mort n'est que celle de la conscience d'exister.

 

LA VAGUE SCELERATE


 

Le bleu profond barré de blanc

Luisait sous un vent accablant.

L'onde au bord enflait davantage

Pour battre et marteler la plage.


 

Assis et à l'abri du vent,

Il est resté longtemps devant

Le tableau, qui le fascinait,

De ces éléments déchaînés.


 

Séduit, il marche vers le bord

Et pénètre dans le décor.

Une vague pour l'accueillir

Est à ses pieds venue mourir.


 

Confiant maintenant il progresse,

Les vagues brisées le caressent,

Mais quand l'eau arrive à sa taille,

Les vagues lui livrent bataille.


 

Plongeant, léger comme une plume,

Il se faufile sous l'écume

Comme le fin toréador

Bernant le taureau le plus fort.


 

De plus en plus loin de la plage,

Il gagne peu à peu le large.

L'onde ne brisant plus il nage,

Mais contre les vagues avec rage.


 

Contre les vagues il se débat ;

Et poursuit longtemps son combat.

Mais cette lutte est monotone ;

Il s'en lasse et il abandonne.


 

Maintenant de nouveau il nage,

Mais cette fois vers le rivage.

Les vagues ne sont plus hostiles

Et leur bercement est utile.


 

Elles sont maintenant plus douces,

Elles le bercent, elles le poussent,

Elles cultivent son espoir

Et elles l'empêchent de voir...


 

Il n'a pas vu l'étrange forme,

Le monstre aqueux, la vague énorme,

Qui dans son dos le rattrapait

Pour s'en saisir et le happer.


 

Des tonnes d'eau l'ont emporté

Au fond où désorienté,

Bien trop longtemps il est resté

Sans parvenir à remonter.


 

Incapable de réflexion,

Et son instinct guidant l'action,

Il a inspiré l'eau salée,

Sa conscience s'en est allée.


 

Une conscience est effacée

Par la vague qui est passée.

Lui maintenant est l'algue au fond,

Les coquillages et les poissons.


 

Claude ANTON, 6 novembre 2022

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27 octobre 2022 4 27 /10 /octobre /2022 19:47

ADDICTIONS


 

J'ai fumé pendant vingt-cinq ans,

Et tout ce temps en me disant :

Ce n'est pas bon la cigarette,

Il faut vraiment que je l'arrête.


 

Plusieurs fois j'ai cru m'arrêter,

Mais la grande difficulté

C'est de passer de l'intention

À la vraie réalisation.


 

Pourtant un jour j'ai retenu

L'envie et me suis abstenu.

Je l'ai simplement constaté,

Et n'ai pas dit : j'ai arrêté.


 

Je ne dis plus : je vais, il faut :

Je ne me prends plus en défaut,

C'est que j'ai compris maintenant

Que je suis fumeur abstinent.


 

Et notre civilisation

Souffre elle aussi d'une addiction :

On voudrait être sobre mais :

On ne cesse de consommer.


 

Pour l'écologie, on le sait,

Il nous faut bien sûr nous passer

De ce qui n'est pas nécessaire.

Nous n'arrivons pas le faire.


 

L'argent manque pour acheter ?

La solution, c'est emprunter.

Alors, au plan économique,

La situation est tragique.


 

J'ai rêvé que prenant conscience

De leur nuisible dépendance

Les gens pouvaient se satisfaire

De ce qui était nécessaire.


 

J'ai rêvé que pour tous les gens,

Du plus riche au plus indigent,

L'achat n'était plus un pouvoir,

La sobriété, un devoir.


 

J'ai rêvé : dans la société

Les gens s'abstenaient d'acheter,

Et n'étaient plus dans l'addiction

De la super-consommation.


 

J'ai rêvé que dans la nature

L'atmosphère devenait pure,

L'océan sans acidité,

Partout la biodiversité.


 

Claude ANTON, 26 octobre 2022

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12 octobre 2022 3 12 /10 /octobre /2022 07:55

Article de Wikipédia : ''Nord Stream'' :

« Le Sénat des États-Unis adopte le 15 juin 2017 un projet de loi menaçant d'amendes, de restrictions bancaires et d'exclusion aux appels d'offres américains les sociétés européennes qui participeraient à la construction de gazoducs russes ... »

« Le 20 août 2021, le Secrétaire d'État Antony Blinken annonce de nouvelles sanctions à Nord Stream 2 : deux personnes ou entités russes citées par le dernier rapport du Congrès américain et un navire participant à Nord Stream 2 sont visés par ces sanctions. Blinken souligne que les nouvelles mesures s'inscrivent dans une « opposition persistante » du gouvernement américain au gazoduc... »


 

L'EUROPE ET LES GUERRES


 

Une guerre mondiale a suivi la deuxième ;

On l'a appelée ''froide'', ce n'était pas la même.

Coupée en deux, la Terre était sous l'influence

De deux blocs opposés, deux très grandes puissances.


 

Les USA guidaient le monde occidental

Dans un système économique libéral,

Et l'économie dans les pays communistes

Etait planifiée et anti-capitaliste.


 

Afin de faire face à l'Union soviétique,

Les USA créèrent une union atlantique :

Contre l'URSS, assurant leur défense,

L'Europe et l'Amérique ont formé cette alliance.


 

L'Europe quant à elle, fédération naissante,

Etait, de plus en plus, dans le monde, importante ;

Et trois départements de notre République

Lui donnaient une terre dans le Nord de l'Afrique.


 

Qu'une Europe plus forte empiéta sur l'Afrique,

Ni les Américains, ni l'Union Soviétique

Ne pouvaient accepter cette situation,

Et notre France a dû subir l'amputation.


 

Les deux blocs ennemis longtemps continuèrent

Leur froide et sourde mais pourtant constante guerre,

Jusqu'à la fin du mur et la transformation

Des vassaux satellites en nouvelles nations.


 

L'Alliance Atlantique, inutile, pourtant

N'est pas dissoute et dure pendant au moins trente ans.

Sans aucun ennemi, cette union militaire

Demeure dans l'alerte, comme pour une guerre.


 

Pendant ce temps pourtant, l'Europe en expansion

Vers l'Orient s'enrichit de nouvelles nations,

Et il est évident qu'au plan économique

Elle est liée aux anciens pays soviétiques.


 

La Russie elle-même est liée à l'Europe

Par de longs gazoducs, et ils se développent.

L'Europe s'étend à l'Est. Oui, mais voilà :

Les USA, la Chine ne veulent pas cela.


 

Cela ne convient pas aux très grandes puissances

Que d'autres plus modestes prennent de l'importance.

Et après tout, tant pis, il me faut bien le dire :

Ça les arrange que l'Europe se déchire.


 

Pour limiter l'Europe, savez-vous comment faire ?

L'histoire se répète : rien de tel qu'une guerre.

Et ce fou de Poutine, qui se dit menacé

Entre Europe et Russie élargit le fossé.


 

Claude ANTON, 12 novembre 2022

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9 octobre 2022 7 09 /10 /octobre /2022 18:44

VISITE NOCTURNE

 

César est un homme important,

Instruit sur tout, omnipotent,

Dans sa profession, compétent,

En politique un combattant.

 

Au travail et à la maison,

C'est lui qui a toujours raison.

César est de tous respecté

Et ses avis sont écoutés.

 

Il en a d'ailleurs bien conscience,

Et croit que tout le monde pense

Qu'il est un homme respectable,

Mais qu'il n'en est pas moins aimable.

 

Entouré de gens asservis,

Tout le monde est de son avis.

Quiconque le contredirait,

Mis au ban, s'en repentirait.

 

Comme il fait peur à tous ses proches,

On ne lui fait aucun reproche,

Mais ceux qui n'ont pas à le craindre

Pensent plutôt qu'il est à plaindre.

 

La nuit lui paraît infinie

Dans l'interminable insomnie,

Hypnotisé par la fenêtre

Où le jour paraîtra peut-être.

 

Il voit une brume blafarde

Où deux yeux sombres le regardent

Saillant d'un visage émacié

Sous la longue lame d'acier.

 

Le pauvre César a pâli,

Car le spectre est près de son lit,

Et il s'y assoit sans façon

Pour lui donner une leçon :

 

« Je ne suis pas là pour ta mort,

Mais pour te décrire ton sort.

Tu le sais d'ailleurs : ton destin

Est de n'être rien à la fin.

 

Tu es César mais tu sais bien

Que bientôt tu ne seras rien.

Alors pour te cacher ta mort,

Tu fais en sorte d'être fort.

 

Pour vivre pourtant constamment,

Lié à l'environnement,

Avec lui toujours tu échanges,

Et donc à chaque instant tu changes.

 

Ainsi César ton existence

N'existe que quand tu la penses,

Et il n'existe en soi peut-être

Que le Tout qui est le seul Etre. »

 

Au bord du lit était assise

Une vieille grand-mère exquise

Qui lui a souri gentiment

Puis a disparu doucement.

 

On se le dit, c'est étonnant,

César a changé maintenant :

Il est toujours de bonne humeur

Avec ses collaborateurs.

 

Autrefois très autoritaire,

Il imposait son arbitraire.

Maintenant ce n'est plus pareil

Car il écoute les conseils.

 

En famille il n'est plus le même :

Lui résolvait tous les problèmes ;

Maintenant c'est la discussion,

D'autres trouvent des solutions.

 

Un jour sa femme s'enhardit.

En souriant elle lui dit :

« Tu sais, ce n'est pas un reproche,

Tu sembles plus près de tes proches.

 

Oui, je voulais par ma puissance

Me démontrer mon existence,

Mais conscient du futur trépas,

Je sais que je n'existe pas.

 

N'ayant plus rien à me prouver,

J'ai maintenant enfin trouvé,

L'humilité, la tolérance,

Le vrai chemin de l'existence. »

 

Claude ANTON, 8 octobre 2022

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